Près de 2.000 personnes écrouées à la prison centrale de Makala vont recouvrer leur liberté sous peu. Cette relaxation ne va concerner que celles qui sont bénéficiaires de la grâce présidentielle, mais aussi celles qui sont en détention irrégulière.
L'annonce a été faite ce jeudi 26 mai 2022 par la ministre d’État en charge de la Justice et Garde des sceaux, Rose Mutombo Kiese lors de sa descente dans cet établissement pénitentiaire. Elle était accompagnée de son vice-ministre Amato Bayubasire, du secrétaire général à la Justice, Georges Mfulu et d'une délégation de la MONUSCO.
« Dans les jours qui viennent, les prisonniers bénéficiaires de la présidentielle et ceux qui sont en détention irrégulière seront libérés. Je pense que le nombre peut être près de 2000 personnes. Ils sortiront de la prison avant la fin de ce mois », a-t-elle déclaré.
L'eau et l'électricité ne seront plus un casse-tête
La prison centrale de Makala vient d'être dotée d'un forage d'eau dont les travaux ont été financés par la Fondation Widal. Cet ouvrage a été inauguré par la ministre de la Justice. Pour pallier aux coupures d'électricité, R. Mutombo a aussi procédé au démarrage d’un générateur de 500 KVA.
« C’est un jour exceptionnel et une date exceptionnelle. C’est la concrétisation d’une vision qui nous a été offerte par le président de la République en nous confiant ce grand ministère. C’est un grand jour puisqu’en arrivant au ministère de la Justice, nous avons trouvé beaucoup de défis à relever. Nous avons commencé par l’alimentation et les soins médicaux. Nous venons de donner à la population carcérale de l’eau et l’électricité », a-t-elle affirmé.
Des ambulances et un bus mis à la disposition de l'administration pénitentiaire
Dans le but d'améliorer la prise en charge médicale des prisonniers, la Mission des Nations Unies au Congo (MONUSCO) a offert 3 ambulances (2 pour la prison centrale de Makala et 1 pour le centre de détention de Luzumu) au gouvernement de la RDC.
Soucieuse du renforcement des capacités du personnel pénitentiaire, la mission onusienne a aussi fait un don des jeeps à l'École Nationale du Personnel Pénitentiaire (ENPP).
De son côté, la présidence de la République a disponibilisé un bus destiné au transport des condamnés vers la prison centrale de Makala en toute sécurité.
R. Mutombo a remis les clés de ces engins à l'administration pénitentiaire. Dans son discours lapidaire, elle a remercié les différents partenaires qui accompagnent son ministère.
« Nous avons des ambulances qui n’existaient plus au niveau de la prison centrale de Makala. En partenariat avec la MONUSCO, nous avons eu des ambulances et véhicules. Ma grande joie est surtout d’avoir un grand bus qui servira d’itinérance pour les différentes personnes qui doivent être acheminées à la prison centrale de Makala. Ce grand bus est un don de la présidence de la République. Je remercie le président de la République pour la concrétisation de sa promesse. Je parie que les gardiens et les différentes personnes qui utiliseront ces outils de travail vont les utiliser en bon père de famille », a souligné R. Mutombo.
Un geste de charité en faveur des enfants en conflit avec la loi
Profitant de sa visite, la ministre de la Justice s'est rendue au pavillon 10 où demeurent les enfants en conflit avec la loi. L’un des enfants a demandé pardon à la ministre d’État pour tous les tords qu’ils ont commis à la société.
« Nous avons besoin de continuer nos études ou d’apprendre un métier afin d’être utiles à la société pour ne plus rentrer dans la rue. Nous avons aussi besoin de nous divertir. Il nous manque des lits et des matelas. Nous croyons que votre passage dans ce quartier n’aura pas été vain. Une fois encore merci que le Dieu tout puissant vous bénisse ».
En réaction à ce message, R. Mutombo leur a offert des maillots et des ballons pour leur divertissement.
« Je ne suis pas venue mains bredouilles. Je vous ai amenés des vareuses, des ballons… Je sais que vous avez besoin des loisirs mais ce n’est que le début. Concernant le besoin que vous exprimez des lits et des matelas, dans les jours à venir, nous rentrerons pour vous donner la suite », a-t-elle indiqué.
Et de renchérir : « Je vous demande de respecter les lois du pays. C’est le respect des lois qui va vous permettre de quitter cette prison. La prison n’est pas un bon endroit pour vous. Il est difficile pour nos prisons que vous puissiez étudier. Mon souhait est que vous sortiez tous de cet endroit pour que vous poursuiviez vos études ».
Merveil Molo