Le collectif « Free François Beya Kasonga » est monté au créneau pour fustiger la violation de la procédure ayant entraîné le transfèrement lundi dernier du conseiller spécial du chef de l'État en charge de sécurité à la prison centrale de Makala après 60 jours de détention « arbitraire » dans les locaux de l'Agence Nationale de Renseignements (ANR).
Au cours d'une conférence de presse tenue ce mardi 05 avril 2022 à Kinshasa, le coordonnateur de cette structure, Victor Tesongo, a indexé l'administrateur général de l'ANR, Jean-Hervé Mbelu, qui s'est fourvoyé en outrepassant les prérogatives du Parquet.
Pour lui, il ne fait l'ombre d'aucun doute que le but est d'obtenir une condamnation excessive à la peine capitale de F. Beya sur base d'un procès expéditif à travers ce dossier monté de toutes pièces.
« Le collectif s'inquiète de ces pratiques de faux dossiers qui mènent des innocents en justice pour régler de différents politiques. Pour rappel, le collectif a précisé, à de multiples reprises, que le dossier contre François Beya Kasonga est vide. Celui-ci est avant tout victime d'une guerre au sein du palais présidentiel. Il paie son enquête sur un conflit minier impliquant le conseiller privé du chef de l'État, Fortunat Biselele et l'ancien président de la CENI, Corneille Naanga, pour ne citer que ceux-là », a fait savoir V. Tesongo.
Pour étayer son argumentaire, le coordonnateur du collectif « Free François Beya Kasonga » a révélé que « des civils et militaires ont été soudoyés en vue de rendre de faux aveux et témoignages sur une présumée participation à un coup d'État contre le pouvoir en place, dont l'initiateur serait l'intéressé ».
« Le collectif apprend, des mêmes sources, l'arrestation, hier, de quelques officiers supérieurs de l'armée venant du Kongo Central et de l'Est de la République aux fins d'être liés au dossier François Beya Kasonga », a alerté V. Tesongo.
Au regard de cet état de choses, le Collectif réaffirme que F. Beya est un prisonnier politique qui ne pourra pas bénéficier d'un procès équitable.
Avant que le pire n'arrive, le coordonnateur du collectif « Free François Beya Kasonga » s'en remet à nouveau au président Tshisekedi pour la libération immédiate et sans condition de F. Beya ainsi que de ses collaborateurs (son secrétaire particulier, ses protocoles et son garde du corps), écroués à la prison militaire de Ndolo.
V. Tesongo demande à l'ANR de mettre fin à ses menaces et intimidations contre les proches du conseiller spécial du chef de l'État en matière de sécurité notamment sa conseillère en communication, Sonia Lukusa.
Détenu depuis le 5 février dernier dans les locaux de l'ANR, F. Beya a été transféré lundi dernier à la prison centrale de Makala. Selon la présidence de la République, il s'agit d'une affaire relevant de la sûreté de l'État.
Merveil Molo