RDC - Projet "PERSE" : Lancement de l'atelier de mutualisation des efforts pour la mitigation de l'exploitation, abus et harcèlements sexuels en milieu scolaire

Mercredi 30 mars 2022 - 09:00
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L'atelier de mutualisation des efforts pour la mitigation de l'exploitation, abus sexuels et harcèlements sexuels en milieu scolaire a été lancé le mardi 29 mars 2022 à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo.

Organisé avec l'appui du Projet d'Équité et de Renforcement du Système Éducatif (PERSE), cet atelier de 3 jours, soit du 29 au 31 mars, réunit les acteurs engagés dans la lutte contre les Violences sexuelles et Basées sur le Genre (VBG).

L'objectif est d'aboutir à une mobilisation plus large des communautés éducatives contre l'exploitation, abus sexuel et harcèlement sexuel (EAS HS) en milieu scolaire.

Dans son intervention, le coordonnateur du PERSE, le professeur Valère Munsya Molomb, a insisté sur la nécessité de sanctionner les auteurs de ces abus. 

"Cet atelier offrira aux uns et aux autres, en tout cas toutes les parties prenantes, l'occasion de pouvoir réfléchir sur cette question. Nous nous rendons bien compte que pour agir dans ce domaine, il va falloir mettre en commun les efforts (...) Un des axes de l'action c'est la sensibilisation. Donc, une fois qu'on a sensibilisé, il faut également sanctionner. Il faut d'abord identifier les auteurs de ces crimes. Son Excellence Monsieur le ministre de l'EPST, a bien fait de pouvoir évoquer l'existence, le lancement de la plate-forme Allô École, c'est avec une ligne verte. Comme vous savez, dans ce secteur c'est souvent la loi du silence qui prévaut. Donc, cette plate-forme va briser cette loi de silence, en offrant à tout le monde la possibilité de pouvoir dénoncer ce type d'acte par ce numéro vert, le 178 qui sera un numéro gratuit", a dit le coordonnateur du PERSE.

Dans sont mot de circonstance, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a notamment mis un accent particulier sur la sensibilisation de toute la société sur cette question.

"Nous devons également sensibiliser les enseignants, tout comme nous devons sensibiliser toute la société. Il n'y a pas un meilleur endroit pour le faire qu'à l'école. Nous devons rendre nos écoles exemplaires. C'est une des conditions qui nous est faite pour débourser une partie de l'aide que nous recevons pour construire nos écoles, pour boucler nos budgets dans le cadre de la mise en œuvre de la gratuité. Voilà pourquoi je suis ici aujourd'hui, pour marquer l'importance de cette question non seulement par rapport à notre propre développement social, développement humain, mais aussi par rapport à nos capacités de financer ces développements. Et donc, toutes les actions que vous allez prendre dans ce cadre, vont faciliter la mobilisation des ressources pour mettre en œuvre les politiques que vous attendez tous", a indiqué Nicolas Kazadi. 

Prenant la parole en dernier, le ministre de l'EPST, Tony Mwaba a rassuré que la lutte contre les violences basées sur le genre fait partie des priorités de l'exécutif national. 

"La lutte contre les violences en général, et celles basées sur le genre en particulier, est une des priorités des actions du Gouvernement congolais dirigé par Son Excellence Monsieur le premier ministre et chef du Gouvernement, Jean-Michel Sama Lukonde. Au plan national, le pays s'emploie à conformer sa législation aux standards internationaux, notamment en matière d'équité et du genre. Cependant, en dépit de la réponse apportée par les actions du Gouvernement, les violences basées sur le genre demeurent une problématique préoccupante. Ceci est d'autant plus inquiétante lorsque ces violences se commettent en milieu scolaire, impliquant les élèves et les enseignants. C'est à ce titre que le Gouvernement par le biais du ministère de l'EPST, a mis en place un mécanisme de gestion des plaintes avec l'appui du Projet d'équité et de renforcement de système éducatif sur financement de la Banque Mondiale pour lutter contre les antivaleurs et l'impunité dans le cadre d'une école sécurisée et assainie, pilier de la gratuité de l'enseignement", a fait savoir Tony Mwaba, avant de procéder à l'ouverture des travaux de cet atelier.

Financé par la Banque Mondiale, cet atelier vise à renforcer la lutte contre les EAS/HS en milieu scolaire par la mutualisation des efforts entre acteurs étatiques et non étatiques en vue d'améliorer la prévention et l'efficience de la prise en charge des survivant(e)s par une approche holistique (incluant l'assistance juridique, judiciaire, médicale, psycho-social) et d'atténuer les risques de récurrence des cas.

Au cours de cet atelier, les participants vont identifier les différentes initiatives de prévention et de réponse contre les EAS/HS en milieu scolaire, analyser l'efficacité des stratégies existantes en matière d'atténuation des EAS/HS en milieu scolaire et en faveur de l'enfant. 

Cet atelier a également pour objectif d'identifier les défis liés à la prévention et l'atténuation des incidents EAS/HS en milieu scolaire, mettre en place un circuit de partage d'informations entre acteurs œuvrant dans la lutte contre les EAS/HS et définir des approches communes devant renforcer les actions de prévention et de réponse aux EAS/HS en milieu scolaire en synergie avec les autres interventions.

Ledit atelier regroupe les experts des différentes institutions politiques du pays à l'instar de la Présidence de la République, l'Assemblée Nationale et le Sénat, la Primature, une dizaine de ministères, des Projets financés par les bailleurs dans le secteur de l'éducation et de protection de l'enfant à l'instar du PERSE, et autres structures étatiques essentiellement relevant du ministère de l'EPST et de celui du Genre, famille enfant. 

Le Fonds Social de la République, la Police de protection de l'enfant et prévention des VBG, des Acteurs non gouvernementaux, les partenaires techniques et financiers et autres personnes ressources prennent part à cet atelier par leurs experts respectifs.

Jephté Kitsita