Réouverture des débats du Procès Chebeya : Les parties civiles regrettent l'absence de Kabila parmi les nouveaux renseignants

Samedi 26 mars 2022 - 10:07
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Photos droits tiers

La décision de la Haute cour militaire siégeant au degré d'appel sur le double assassinat des défenseurs des droits humains Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, de procéder à la réouverture des débats pour éclairer sa lanterne sur le grief de la désertion simple pour lequel le commissaire supérieur adjoint Paul Mwilambwe est poursuivi, est un motif de satisfaction partielle pour les parties civiles. 

Face à la presse à l'issue de l'audience du vendredi 25 mars 2022, Me Elie Mbikayi, coordonnateur adjoint des conseils des parties civiles, a exprimé le regret de constater que l'ancien président Joseph Kabila ne figure pas sur la liste des renseignants qui vont comparaître. 

« Nous pouvons regretter tout simplement parce que la Haute cour n'a pas fait appel à un renseignant qu'on aurait bien voulu qu'il comparaisse. Il s'agit de l'ancien président Joseph Kabila parce qu'il était cité par le prévenu Paul Mwilambwe. Mais, nous pouvons dire que nous sommes satisfaits à 50% », a-t-il fait savoir. 

Et de renchérir : « Dans cette cause, il s'est agi d'un double assassinat qui a un caractère d'un crime d'État. Nous ne cesserons de le dire. Un crime d'État qui a impliqué plusieurs personnalités. Notre combat a été toujours de savoir quelles sont les personnes qui ont participé à ce double assassinat. Donc, c'est la découverte de la vérité. Tant qu'il n'y a pas découverte de la vérité, les parties civiles ne lâcheront pas. Donc, les zones d'ombre c'est en rapport avec l'implication de toutes les personnes qui ont concouru au double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ». 

Me Mbikayi a estimé que la réouverture des débats permettra à la Haute cour militaire d'avoir toute  lumière afin de rendre un arrêt qui ne fera l'objet d'aucun doute. 

« Après cette réouverture des débats, nous allons savoir s'il y a désertion simple ou pas. Imaginez que cela n'avait pas été fait, l'arrêt qui allait être rendu serait attaqué par le prévenu Paul Mwilambwe pour mal jugé. Heureusement que la Haute cour s'est ressaisie et nous comptons dans l'avenir avoir un bon arrêt qui pourrait contenter les parties civiles », a souligné le coordonnateur adjoint des avocats des parties civiles. 

Un changement inattendu s'est produit à l'audience de ce vendredi. En lieu et place du verdict, la Haute cour militaire a remarqué qu'il y a un flou artistique qui persiste sur l'infraction de la désertion simple mise à charge du prévenu Paul Mwilambwe. 

Elle a donc décidé de rouvrir les débats pour interroger certaines personnes citées par Mwilambwe. Il s'agit notamment de :

- Commissaire supérieur Innocent Mbayo Walenga ;

- Bourgmestre de la commune de Selembao au moment des faits,  Maître Douglas Nkulu ;

- Directeur de cabinet de l'administrateur général de l'ANR au moment des faits ;

- Auditeur général des FARDC au moment des faits ;

- Le général Zelwa Katanga. 

Condamnés à la peine capitale par contumace au premier degré, le commissaire supérieur Christian Ngoy Kenga Kenga, le commissaire supérieur adjoint Paul Mwilambwe et le commissaire Jacques Migabo sont poursuivis notamment pour détournement d'armes et munitions de guerre, assassinat terrorisme, enlèvement, association des malfaiteurs. 

Merveil Molo

 

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