Des hommes armés vêtus en tenue militaire ont instauré « une taxe illégale » à Nobili, en territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu à la frontière entre la République démocratique du Congo et l'Ouganda.
Un acteur de la société civile locale qui alerte sur la situation indique que ces hommes armés font payer 1.000 Francs Congolais ou son équivalent en monnaie ougandaise (Shilling) aux déplacés de guerre de Watalinga qui traversent la frontière précitée pour se rendre en Ouganda fuyant les atrocités rebelles dans leur chefferie sans leur donner une pièce justificative.
« C'est une tracasserie exagérée que la population subit actuellement à la barrière située à la frontière entre la RDC et l'Ouganda, précisément à Nobili. Les victimes sont les civils qui passent la nuit en Ouganda fuyant les attaques répétitives des rebelles ADF. Nous appelons les autorités compétentes à tous les niveaux à voir comment enlever cette barrière là bas, soit ramener la paix dans la chefferie afin que les habitants regagnent leur contrée », exhorte Makuni Kabonabe, parlement des jeunes dans cette partie du pays.
Contacté par 7SUR7.CD ce samedi 19 mars 2022, l'administrateur militaire du territoire de Beni dit ne pas être au courant de la situation et fait état d'une fausse rumeur.
« Nous avons des éléments des FARDC à la barrière de Nobili qui font leur travail sécuritaire là-bas depuis des mois. Ils n'ont jamais fait cela. Actuellement, ils procèdent au contrôle des civils qui quittent soit la RDC pour l'Ouganda, soit l'Ouganda pour la RDC. Ceci c'est pour éviter l'infiltration de l'ennemi à travers ce mouvement », a fait savoir le colonel Ohuta Omeonga.
Cette autorité militaire promet de descendre sur le lieu afin de s'enquérir personnellement de la situation.
Pour rappel, des mouvements des civils sont visibles chaque matin et soir à la frontière entre la RDC et l'Ouganda. Plusieurs habitants de Kamango et Nobili traversent et passent la nuit en Ouganda pour revenir le matin à Watalinga craignant les attaques rebelles à répétition vécues dans plusieurs villages de la région.
La dernière attaque a eu lieu dans la nuit du jeudi au vendredi dernier. Selon l'armée dans le secteur opérationnel Sokola 1 Grand-nord, le bilan fait état de 10 morts côtés civils et 3 rebelles neutralisés.
Bantou Kapanza Son, à Beni