Le procès opposant la ferme Espoir de l'ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, à l'Organisation non gouvernementale Justicia ASBL pour « diffamation » s'est ouvert au Tribunal de Paix de Lubumbashi dans le Haut-Katanga, ce lundi 10 janvier 2022.
Lors de l'instruction du dossier, l'instance judiciaire a rejeté la plainte en se déclarant « non saisie » par la plainte de la partie civile (ferme Espoir de Joseph Kabila) contre l'organisation précitée suite aux irrégularités qui l'ont émaillée.
Maître Timothée Mbuya, coordonnateur de l'organisation de la société civile Justicia ASBL, a indiqué devant la presse locale que la ferme de Joseph Kabila pourrait relancer la procédure.
« Le tribunal s'est déclaré non saisi simplement parce que la ferme Espoir ne nous a pas atteint personnellement dans l'exploit où la citation qui a été déposée. Il y a eu quelques irrégularités, quelques erreurs. C'est pour ça que le tribunal s'est déclaré non saisi. Donc, nous croyons qu'ils vont relancer la procédure et prochainement, le tribunal sera saisi et nous viendrons donner les détails autour du travail que nous avons fait », a-t-il déclaré.
Dans la foulée, Timothée Mbuya affirme être prêt à faire la prison si le tribunal pense que le travail de protection de l'environnement réalisé est personnel et non communautaire.
« Vous savez que la protection de l'environnement c'est un droit communautaire. Et dans le cas d'espèce, Justicia ASBL a mené des enquêtes et a découvert un certain nombre de choses qui ont été dénoncées dans son rapport. Et donc, on ne peut pas nous imputer à nous personnellement le fait d'avoir réclamé à l'État congolais pour que le Parc National de Kundelungu puisse rentrer dans ses droits notamment en lui restituant les espaces qui ont été spoliés irrégulièrement. Donc, si c'est pour ça qu'on veut nous arrêter, nous sommes prêt à faire la prison mais au moins nous savons que nous réclamons ce qui est communautaire, pour le bien de la population congolaise », a-t-il fait remarquer.
Le prévenu Timothée Mbuya a été relâché. Sa libération a été saluée par Jeff Mbiya de la société civile locale.
Pour lui, le gouvernement Congolais doit protéger les lanceurs d'alerte et mettre fin aux intimidations et harcèlements judiciaires en République démocratique du Congo.
Patient Lukusa, à Lubumbashi