La Cour militaire de Kinshasa-Matete siégeant sur le procès de l'activiste pro-démocratie Rossy Mukendi, tué le 25 février 2018 lors d'une marche du Comité Laïc de Coordination (CLC), a clôturé le lundi 27 septembre 2021, l'instruction de l'infraction de violation des consignes mise à charge de la commissaire supérieure Carine Lokeso et l'un de ses gardes du corps nommé Bivuala, en cavale.
Cette prévention était liée à la détention et à l'utilisation des armes létales par ces deux officiers le jour où R. Mukendi a été abattu.
Ensuite, la Cour a entamé l'instruction sur le grief de meurtre qui pèse sur le brigadier en chef, Tokis Nkumbo considéré comme auteur principal de ce forfait ainsi que C. Lokeso, sa complice.
Les deux prévenus ont été entendus. Chacun a donné sa version des faits. Leur confrontation a été caractérisée par de profondes divergences et accusations mutuelles.
C'est ce qui a poussé les conseils des parties civiles à solliciter une audience foraine à la paroisse Saint Benoît de Lemba, lieu où R. Mukendi a été tué, consacrée à retracer les faits. Cette requête a reçu l'avis favorable de la Cour.
« La Cour a renvoyé la prochaine audience à la huitaine parce qu'elle a commencé à instruire la deuxième prévention liée au meurtre vis-à-vis de Tokis Nkumbo (auteur principal) et Carine Lokeso (complice pour avoir dit à l'assaut). Nous, parties civiles, avons estimé qu'il y a une extrême nécessité de la descente sur terrain pour que nous puissions retracer les faits. La Cour a accepté notre demande. La prochaine audience sera celle de la descente sur terrain à la paroisse Saint Benoît de Lemba », a expliqué à 7SUR7.CD Me David Tshimanga, l'un des avocats des parties civiles.
Par ailleurs, l'audience de ce lundi qui a eu lieu à la prison militaire de Ndolo, a connu la comparution du responsable adjoint de ravitaillement de la police de Kinshasa. Dans sa déposition, celui-ci a laissé entendre que son collègue qui était en fonction en février 2018 est déjà décédé. Il a aussi indiqué que son titulaire a des problèmes de santé.
C. Lokeso et consorts sont poursuivis pour violation des consignes et meurtre. Outre Bivuala (en fuite), tous les présumés coupables sont détenus à la prison militaire de Ndolo.
Merveil Molo