La chambre basse du Parlement de la République démocratique du Congo, a prorogé pour la septième fois l'état de siège en vigueur depuis le 06 mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. C'était au cours d'une plénière convoquée le lundi 30 août au Palais du peuple Kinshasa.
Cependant, cette nouvelle prorogation ne fait pas l'unanimité au sein l'assemblée nationale congolaise et est dénoncée par certains députés. C'est le cas du député de l'opposition, Muhindo Kasekwa Jean-Baptiste.
Dans une correspondance adressée au président de cette institution, Christophe Mboso, cet élu de Goma au Nord-Kivu, dénonce « une prorogation précipitée sans examen en plénière, du rapport d'évaluation mi-parcours et sans aucun recadrage conséquent ».
« Faisant fil de l'impératif d'un recadrage urgent de l'état de siège au regard d'un bilan macabre, vous venez à nouveau de convoquer une plénière en vue de sa 7e prorogation sans préalablement inviter l'ensemble des députés nationaux à prendre connaissance et à décider de la suite à réserver aux conclusions des travaux de son évaluation », écrit ce député membre de l'ECIDé de Martin Fayulu, s'adressent au président de l'Assemblée nationale.
Il souligne que la prorogation de l'état de siège, devrait être précédée par une évaluation minutieuse, vue de la persistance des tueries des civils dans les provinces concernées et « des révélations accablantes recueillies lors des auditions des ministres sectoriels, ou encore des malversations financières constatées au sein de l'armée ».
Muhindo Kasekwa Jean-Baptiste invite le bureau de l'Assemblée nationale à « se libérer de sa léthargie vis-à-vis de l'évaluation de l'état de siège en convoquant urgemment une plénière de présentation et examen du rapport de la Commission de Défense et Sécurité afin d'exiger du gouvernement, la prise des mesures conséquentes de recadrage de l'état de siège ».
Pour rappel, c'est depuis le 03 mai 2021 que le président Tshisekedi a signé une ordonnance portant instauration de l'état de siège au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces secouées par l'activisme des rebelles ADF. Plus de 3 mois après, la mesure instaurée pour rétablir la paix dans la région, est jugée d'inefficace par plusieurs acteurs sociopolitiques du pays, mais l'armée pour sa part, ne cesse de vanter un « bilan positif » des opérations militaires.
Glody Murhabazi, à Goma