Les représentants de la République démocratique du Congo (RDC) et de la République du Rwanda ont signé, vendredi, le texte intégral du Cadre d’intégration économique régionale (CIER), à l’occasion de la quatrième réunion du Comité conjoint de surveillance de l’accord de paix de Washington.
Réunis dans la capitale américaine aux côtés des États-Unis, du Qatar, du Togo (agissant en tant que médiateur mandaté par l’Union africaine) et de la Commission de l’Union africaine, les deux pays voisins ont réaffirmé leur volonté de surmonter les tensions persistantes dans la région des Grands Lacs.
Le CIER, signé sous la supervision de la sous-secrétaire d’État américaine, Hooker, et du conseiller principal, Boulos, définit les grandes orientations d’une coopération économique renforcée entre Kinshasa et Kigali.
Selon la déclaration finale, ce cadre vise à stimuler les investissements, faciliter les échanges transfrontaliers et créer des opportunités de développement durable pour les populations locales.
Toutefois, sa mise en œuvre demeure conditionnée à l’exécution complète du Concept d’opérations (CONOPS) et de l’Ordre opérationnel (OPORD) prévus dans l’accord de paix signé le 27 juin 2025. Ce lien entre sécurité et développement souligne l’interdépendance entre stabilité régionale et prospérité économique.
Le comité a reconnu la lenteur des progrès dans l’application de l’accord et a exhorté les parties à redoubler d’efforts. Parmi les mesures concrètes convenues figurent la neutralisation du groupe armé FDLR et de ses affiliés, le retrait progressif des forces rwandaises, ainsi que la levée de leurs dispositifs défensifs.
Les discussions ont également porté sur les préparatifs d’opérations militaires dans une zone d’intérêt conjointe, avec l’adoption d’un accord de mise en œuvre. Les deux parties ont été félicitées pour leur volonté de traduire leurs engagements en actions concrètes sur le terrain.
Par ailleurs, l’État du Qatar a présenté une mise à jour sur les négociations en cours à Doha entre la RDC et le groupe armé AFC/M23. Des avancées « notables » ont été enregistrées, notamment sur la question des échanges de prisonniers. Le comité a salué la tenue, le 5 novembre, de la première réunion du mécanisme de suivi du cessez-le-feu de Doha, soulignant son rôle central dans la consolidation de la paix.
Enfin, les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont réitéré leur engagement à éviter toute rhétorique hostile ou action susceptible de compromettre la mise en œuvre de l’accord, y compris dans les forums internationaux. Ils ont exprimé leur gratitude envers les États-Unis, le Qatar, l’Union africaine et le Togo pour leur accompagnement constant dans ce processus délicat.
Raphaël Kwazi