La mobilisation des jeunes kinois non seulement avides et friands des marches, mais aussi épris de paix, n’a laissé aucun congolais indifférent.
Le caractère non-violent de la marche du lundi 13 juillet à Kinshasa a été de nature à rassurer, après la précédente marquée par des scènes de violence regrettables.
Bravo à nos jeunes de toute part qui se sont levés, oubliant les moments difficiles que nous connaissons, pour faire entendre leur voix et dire NON à l’élection du nouveau président de la CENI.
Face à tout ce monde dans la rue et soucieux d’avoir un Congo apaisé 60 ans après notre indépendance, je me demande si au risque de passer à côté d’opportunités moins tumultueuses, monsieur Malonda n’aurait pas avec objectivité et responsabilité pris la décision de jeter l’éponge. Geste qui serait salutaire non seulement pour lui, mais aussi pour le Congo tout entier.
J’essaye en même temps de comprendre pourquoi dans bon nombre de pays sous-développés, en particulier ceux d’Afrique noire, les perdants d’une élection (processus de désignation d’un dirigeant) ont du mal à accepter leur défaite ?
Nous savons tous que l’élection parfaite n’existe pas. J’ai envie de comprendre pourquoi les deux plus grandes confessions religieuses de notre beau pays, ayant vu rouge en se retrouvant minoritaires dans un processus auquel ils ont pris part dès le départ, sans en ignorer les règles…, ont prétendu que le choix qui en a découlé n’était pas de nature à plaire à la communauté internationale qui est, bien malheureusement la source d’inspiration de nos vaillants politiciens qui n’hésitent pas à manger à leurs râteliers.
Non, mais où va-t-on ? A quand notre vraie indépendance ?
Sans indépendance, il n’y a point de liberté, point de développement disait notre brillantissime Patrice LUMUMBA.
Quand est-ce que le Congolais choisira ses propres dirigeants en ne tenant compte que de son avis avec ses particularités et spécificités ? Après Malu Malu (Catholique et Swahiliphone), Ngoyi Mulunda (Swahiliphone et protestant ou assimilé), Naanga (Swahiliphone et Evangéliste ou assimilé sauf erreur de ma part), n’était-il pas temps de passer la main à un autre ?
Le technicien qu’est le nouvel élu, avec une longue carrière dans la centrale de vote sans disposer d’aucun pouvoir de décision, ne méritait-il pas un meilleur sort ? Après tout, n’est-il pas autant congolais que vous et moi ?
S’il est vrai que celui qui dirige l’armée ne peut être qu’issu de l’armée, celui qui dirige un hôpital ne peut être qu’issu du corps médical, Ronsard Malonda ne mériterait-il pas un meilleur sort ?
J’invite nos « professionnels » de la politique et nos « religieux politiciens » à mobiliser davantage sur la porosité de nos frontières, contre la fonte de nos maigres réserves de l’état, contre la corruption endémique, contre l’inflation galopante, contre la faim, contre le démembrement progressif de notre pays, contre la dégradation de nos mœurs etc...
J’invite les « religieux politiciens » et nos « politicards », ces derniers étant les relais de ceux qui précèdent, à réfléchir sur la famine, le taux chômage vertigineux des jeunes, la qualité de l’enseignement associée aux conditions de vie déplorables de nos enseignants, nos forces de sécurité et de défense, les viols devenus une arme de dépeuplement etc.…
Ces choses ne mériteraient-elles pas qu’ils s’y intéressent davantage au lieu de penser de façon continuelle à leur confort au point de manipuler notre jeunesse désœuvrée ? Il y a mieux à faire.
Fait à Bruxelles, le 16 juillet 2020 Nazaire NKONGOLO