Difficile pour les députés et sénateurs de digérer la dernière ordonnance du chef de l'état s'agissant de la saisine du parlement en vue de la prorogation de l'État d'urgence.
Pour Juvenal Munubo, la démarche du président de la République ne pose pas de problème excepté un mot, " uniquement", contenu dans son ordonnance.
"En terme de démarche, c'est une démarche constitutionnelle mais il y a un souci au niveau de l'article 3 modifié où on dit que le parlement ne va siéger que sur la prorogation de l'État d'urgence. Alors là, lorsqu'on interroge le principe de séparation des pouvoirs, lorsqu'on voit les principes qui guident une démocratie représentative on se fait de soucis parce qu'il ne revient pas à la présidence d'indiquer que le parlement ne doit siéger que sur telle ou telle question", explique ce député national.
Nous sommes dans une session ordinaire de mars, parmi les questions à traiter il n'y a pas que celle du covid-19 ou de la prorogation de l'État d'urgence. Il y a notamment la question liée à l'insécurité au Nord-Kivu et au Katanga, celle des inondations a-t-il rajouté.
En dépit de cela, pas question pour autant de créer une crise institutionnelle selon ce député de l'UNC.
"L'idéal ce qu'on aille tous dans la même direction. Nous faisons tous face à une pandémie, covid-19, nous devons voir comment et dans quelle mesure contenir la maladie", affirme l'élu de Walikale
Toutefois, Juvenal Munubo estime que ceux qui travaillent autour du chef de l'état doivent faire attention pour qu'on puisse pas déceler dans les décisions du président de la République une tendance à remettre cette unité en question.
Pour rappel, c'est le jeudi 23 avril à minuit qu'expire l'État d'urgence proclamé par le chef de l'État et selon nos sources au parlement, c'est également le même jeudi que les deux chambres du parlement prévoient de tenir leur plénières en vue d'autoriser la prorogation de l'État d'urgence.
Elysée Odia