Au cours d'une cérémonie tenue ce mardi au centre interdiocesain de Kinshasa, l'Eglise du Christ au Congo (ECC) ainsi que la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) viennent de lancer une pétition en vue d'exiger la tenue des élections locales avant décembre 2019.
Pour le secrétaire général de la Cenco, le silence de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sur ses élections inquiète.
D'autant plus ces élections constituent le fondement de la démocratie en RDC, selon les deux églises.
" Le calendrier électoral avait déjà prévu une date, c'était le 18 mars 2019, la date est passée et rien a été dit pour nous faire comprendre s'il y avait une raison pour un retard de combien de temps. ce silence nous inquiète d'autant plus que depuis que cette loi a été votée en 2006 dans la Constitution, rien a été fait. Et cette politique de nommer les représentants du peuple à la base favorise le clientélisme, le tribalisme, le détournement de fonds. La population ne bénéficie pas des taxes perçues au niveau locale", explique l'abbé Donatien Shole.
Aussi, le prélat catholique dit comprendre en partie la problématique financière à laquelle pourrait être confrontée la CENI.
" Ce n'est pas facile de réunir 400 millions de dollars mais ce n'est pas une improvisation. C'est quelque chose qui a été prévue. Nous sommes un État qui se respecte, quand on fait une prévision , on se comporte en conséquence"; renchérit Donatien shole.
Ce n'est pas faux de dire qu'on est superbement riche et puis il y a l'expérience que nous faisons, vous voyez quelqu'un à peine entré au pouvoir pendant trois mois et vous apprenez qu'il a acheté des villas qui coûtent des millions des dollars $ à côté, à gauche ou à droite, ça signifie qu'on a quand même l'argent et si on a pas tout l'argent, on peut toujours demander aux autres de nous assister. Il n'y a pas une honte, a - t - il - conclu.
Pour ce faire, l'ECC et la CENCO invitent la population congolaise à signer cette pétition qui lui sera présentée par les animateurs de proximité dans les quartiers, les paroisses, les écoles, les marchés afin d'exiger l'organisation des élections locales avant la fin de l'année 2019.
Pour rappel, le président de la CENI avait déclaré qu'en cas de non organisation des élections locales et municipales cette année, cela serait dû à des raisons politiques et non techniques.
Élysée Odia