La clé de répartition sur les portefeuilles ministériels entre Front Commun pour le Congo (FCC) de l'ex président Joseph Kabila et Cap pour le changement (CACH), plateforme qui a porté Félix Tshisekedi au pouvoir ; aurait évolué mais pas de manière à aboutir à un accord définitif entre les deux plate-formes formant la coalition au pouvoir.
Clé de répartition
Selon des sources proches des négociateurs contactées lundi par 7SUR7.CD, mais qui sont restées anonymes,
la nouvelle clé de répartition se présenterait de la manière suivante :
1. 10% des portefeuilles ministériels réservés à la seule discrétion du président de la République,
2. 10% des portefeuilles ministériels réservés à l'ex chef d'Etat Joseph Kabila, patron du FCC ;
3. Sur les 80% des postes ministériels restants, FCC aurait 80% tandis que CACH se contenterait de 20%.
C'est sur le 3e point que bloqueraient ces discussions de partage du pouvoir entre les deux alliées au sein de la coalition FCC-CACH.
CACH aimerait que la proportion de ministères lui attribués soit portée à 30% sur les 80% disponibles.
Cela, estiment les cadres de CACH, permettrait à l'UDPS et à l'UNC de se ''retrouver'' en récompensant leurs sociétaires.
Et ensuite, poursuivent-ils, cela leur donnerait la possibilité ''d'associer leurs alliés - du reste nombreux-, au partage des responsabilités''.
Par alliés, précisent nos sources, il s'agit aussi bien des alliés de la première heure que ceux de la dernière heure, cas de certains leaders LAMUKA.''
Du côté du FCC, on ne l'entend pas de cette oreille.
Pas question de voir les leaders LAMUKA et même certains alliés de CACH intégrer le gouvernement.
Le FCC estime avoir déjà beaucoup concéder à CACH, nous confie un de ses cadres.
Le FCC ferait notamment valoir que c'est une méga plate-forme dans laquelle il est difficile d'assouvir les ambitions de tous ses membres.
Le refus de faire de nouvelles concessions à CACH n'est pas un caprice mais est une question de stabilité, voire de survie pour nous, fait un remarquer un cadre FCC qui suit de très près ces négociations.
Autre point qui fâche entre les deux alliés, le sort des ministères dits régaliens : intérieur, affaires étrangères, justice et défense.
Pour les négociateurs du FCC, ils ne font pas tous partie du quota de 10% attribué au président Félix Tshisekedi. Le FCC en revendiquerait aussi quelques uns.
Pour CACH, il n'en est pas question. C'est un quota à part, réservé au président de la République, par la pratique constitutionnelle.
Malgré les divergences, dans les deux camps, on rassure qu'un accord sera trouvé. Ces impasses seront levées par le tandem Félix Tshisekedi - Joseph Kabila.
Les deux principes de ces négociations
Par ailleurs, nos sources nous ont révélé les deux principes qui guident ces négociations qui ont repris il y a deux semaines.
Il s'agit de :
1. Principe du poids politique au sein des institutions, principalement l'assemblée nationale ;
2. Principe de la solidarité.
Mystère sur l'identité des négociateurs
Les négociations ne se tiennent as pas dans un endroit précis.
Tantôt elles se tiennent à Bwela Lodge dans le Kongo Central, tantôt dans un hôtel de Kinshasa ou même dans une concession de la capitale.
Le maître mot c'est la discrétion, d'après nos sources. D'où, le mystère sur les lieux des négociations et le flou quant à la composition des deux délégations.
Mais du côté du FCC, on trouve parmi les négociateurs des personnalités rompues à l'art des négociations :
1. Néhémie Mwilanya - coordonnateur du FCC et ex directeur de cabinet du président honoraire Joseph Kabila-,
2. Raymond Tshibanda - ancien ministre des affaires étrangères et ex directeur de cabinet de Joseph Kabila- ,
3. Alexis Thambwe Mwamba, ex ministre de la justice et actuellement sénateur,
4. Azarias Ruberwa, ex vice- président de la République et actuel ministre,
5. et enfin Aubin Minaku, ex président de l'assemblée nationale.
Côté CACH, il y a notamment :
1. Vital Kamerhe, ex président de l'assemblée nationale et actuel chef de cabinet du président de la République,
2. Jean Marc Kabund, nouvellement élu vice-président de l'assemblée nationale,
3. Me Mayo Mambeke, deputé national,
3. Aimé Boji, ex ministre du commerce extérieur,
4. François Mwamba, ex ministre du budget
5. Gilbert Kankonde, ex chef de cabinet de feu Étienne Tshisekedi et bras droit de Félix Tshisekedi
4 mois après son investiture, le chef de l'État a nommé le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, issu du PPRD, parti membre du FCC.
Il attend l'issue des négociations de partage de pouvoir entre CACH et FCC pour commencer de manière formelle les consultations en vue de la formation de ce qui sera le premier gouvernement de la passation pacifique du pouvoir.
Pour rappel, l'ancienne clé de répartition des responsabilités entre les deux alliés donnait 80% de l'ensemble du gouvernement au FCC contre 20 à CACH.
Le ticket Jeanine Mabunda et Jean Marc Kabund présenté à l'assemblée nationale était la première matérialisation de l'accord, jusqu'à présent inconnu, entre FCC et CACH.
Zabulon Kafubu