FINANCEMENT DES ELECTIONS EN RD CONGO AMBASSADEURS -CENI : LE POINT CE MATIN !

Vendredi 12 juin 2015 - 05:52

D’ores et déjà, Martin Köbler réitère sa disponibilité à offrir ses bons offices au dialogue en perpective. En ce qui concerne la tenue effective des élections, Jean-Michel Dumont pense qu’il appartient à la CENI d’établir un calendrier faisable et réaliste.

Une rencontre des ambassadeurs accrédités en RD Congo et le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est prévue aujourd’hui vendredi le 12 juin à Kinshasa. C’est ce qu’a déclaré hier jeudi, le Représentant de l’Union européenne en RD Congo, Jean-Michel Dumont, au sortir de l’audience accordée par le Président Joseph Kabila, à une délégation de 23 diplomates, dans le cadre des consultations politiques initiées depuis lundi le 1er juin courant.
Selon ce diplomate, des questions liées au calendrier électoral, au financement du processus électoral en cours et le fichier électoral seront les points à débattre au cours de cette réunion. Cette rencontre est la première, depuis que les considérations en rapport avec l’actualisation du Fichier électoral, les supputations autour d’un calendrier électoral et même le Budget alloué aux opérations électorales en RD Congo, préoccupent plus d’un acteur socio-politique du pays de Joseph Kabila.
En ce qui concerne l’appui de l’Union européenne au processus électoral en RD Congo, Jean-Michel Dumont est formel. " L’Union européenne est prête à apporter son appui au processus électoral. Nous en discuterons demain (ndlr : aujourd’hui vendredi) avec la CENI puisqu’il lui appartient d’établir un calendrier faisable et réaliste ", déclare le Représentant de l’UE en RD Congo.
Toutes proportions gardées, les propos de ce diplomate viennent corroborer ceux de Léon Kengo Wa Dondo. Reçu lundi le 8 juin par Joseph Kabila, l’autorité morale de la plateforme politique connue sous le label Opposition républicaine (OR), n’avait fait aucun mystère sur le financement des élections en RD Congo. Devant les caméras, Léon Kengo Wa Dondo avait déclaré que le budget 2015 en cours d’exercice n’ayant pas alloué des ressources nécessaires au processus électoral de 2015, il est impossible d’organiser toutes les élections prévues au courant de cette même année. C’était donc, une manière pour le chef de fil de l’OR, d’appuyer sa prise de position en faveur d’un dialogue politique en interne. Cette rencontre de différents acteurs sociopolitiques congolais pourrait déboucher sur un nouveau calendrier électoral, élaboré de manière consensuelle.

L’UNION EUROPEENNE SOUTIENT LE DIALOGUE
Abordant le sujet relatif au dialogue politique depuis peu au centre d’une vivre controverse au sein des états-majors des partis politiques à Kinshasa, notamment ceux de l’Opposition, Jean-Michel Dumont n’y est pas allé par quatre chemins. D’abord, au nom de l’Union européenne et des Etats membres, ce diplomate a remercié le Président rd congolais Joseph Kabila pour son initiative des consultations du Palais de la nation.
Quant au Dialogue, l’Ue par la bouche de son Représentant en RD Congo, soutient cette initiative comme espace d’échanges sincères sur de vrais problèmes qui se posent autour du processus électoral. " Le Président Joseph Kabila nous a demandé de jouer un rôle positif. En tant que l’Union européenne, nous avons répondu favorablement pour que les élections à venir soient organisées de manière libre, transparente, démocratique. Ce selon les échéances constitutionnelles et dans un climat politique apaisé ", parole du diplomate.

MARTIN KÖBLER PRET POUR UNE MISSION DE BONS OFFICES
Premier à prendre la parole, l’Allemand Martin Köbler, Représentant du Secrétaire général des nations unies en RD Congo, n’a pas manqué de mots pour gratifier leur hôte Joseph Kabila. " Laissez-moi remercier le chef de l’Etat de cette initiative d’informer le corps diplomatique de ses consultations. C’est très important d’avoir cette relation parce qu’il y a beaucoup de rumeurs ", dit-il.
Par ailleurs, Martin Köbler, s’exprimant au nom de la délégation qu’il a conduite hier au Palais de la Nation, s’est félicité d’avoir reçu de Joseph Kabila, des clarifications sur ce qu’il fait à travers les consultations politiques du Palais de la nation. " L’échanges de vues avec le Président s’est bien passé ", dit-il.
Köbler est-il disposé à offrir ses bons offices au dialogue tant réclamé en RD Congo ? A cette question de la presse, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RD Congo répond : " Dans ma déclaration, j’ai dit que nous sommes tout à fait prêt à accorder le plein soutien de la Communauté internationale aux élections en RD Congo. Bien sûr, selon les principes de la résolution des Nations Unies, de consensus de faire les élections libres et paisibles, selon les standards internationaux crédibles " a déclaré Martin Köbler, avant d’ajouter que " les autres principes, c’est que la Constitution doit être respectée comme dit dans la Résolution des Nations unies... que le calendrier soit respecté jusqu’en novembre 2016, prévu pour les législatives."
Revenu sur la question proprement dite en rapport avec sa mission de facilitation du dialogue, telle que souhaitée par certains partis politiques de l’Opposition, Martin Köbler dit ne pas y trouver des inconvénients. " Mais cela doit se faire naturellement par consensus des deux parties (la Majorité présidentielle au pouvoir et l’Opposition politique plurielle ?) ". Toutefois, le même diplomate précise : " Nous ne sommes pas des acteurs politiques. Si les partenaires sont d’accord, nous pouvons offrir les bons offices, ma facilitation mais aussi, un témoignage positif si tous le désirent."
Prêchant pour sa chapelle, Martin Köbler ajoute : " je crois que nous avons eu une très bonne réunion avec le Président Joseph Kabila sur les consultations qu’il mène. J’ai attiré son attention sur le rôle positif de la Mission des Nations Unies pour la stabilité au Congo (MONUSCO) et de la Communauté internationale sur les sujets qui doivent être résolus rapidement. Il s’agit de la question de nouveaux majeurs, du Fichier électoral, du calendrier électoral et du budget alloué aux élections."
C’est donc avec vingt-trois diplomates en poste à Kinshasa que Joseph Kabila a échangé sur des questions de brulante actualité en RD Congo. La délégation a été constituée du doyen du corps diplomatique, le camerounais Chungong Ayafor. Dans sa suite, les diplomates de la république du congo, du Royaume du Maroc, de la république d’Angola, de la république d’Afrique du Sud, de la république française, de la république de Côte d’ivoire. Les circonspects du Royaume de Belgique, d’Allemagne, de la Russie, des Etats-Unis d’Amérique, de la république de Tanzanie, du Royaume d’Espagne, d’Italie, de la république du Zimbabwe viennent allonger la liste. Sans oublier les ambassadeurs de la république populaire de Chine, de la république Arabe d’Egypte, de la république du Tchad, de la Grande-Bretagne, de l’Union Africaine, de la Commission de l’Union Européenne et du Nigeria.

J.KABILA ENVOIE LES GOUVERNEURS DE PROVINCES EN MISSION
Le Président Joseph Kabila n’entend pas tout faire et tout seul. Devant la situation actuelle du pays, il estime que l’apport de chaque leader politique local s’avère indispensable. Aussi, a-t-il demandé aux Gouverneurs de provinces de mener les mêmes consultations politiques au niveau de leurs entités respectives. Ainsi, à la fin de différents contacts avec leurs administrés, chaque gouverneur adressera un rapport-synthèse au Président de la République. C’est ce qu’a déclaré hier jeudi, le Gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, au sortir de l’audience que joseph Kabila a accordée aux Gouverneurs de provinces. Tous ont répondu présent, à l’exception du Gouv de la province du Bas-Congo. Le Katanga s’est fait le représenté par son vice-gouverneur.
Au regard du statut des personnalités avec qui le Président Joseph Kabila a échangé hier, les Consultations du Palais de la Nation auront ainsi atteint leur étape ultime. Peut-être l’avant dernière, avant la présentation de la synthèse de ces rencontres par le Raïs lui-même.
Quant aux Gouverneurs de provinces, la mission qui leur est confiée n’est pas une mince. Car, ils ont la lourde charge d’expliquer les enjeux actuels dans la perspective d’un processus électoral voulu apaisé par tous. Laurel KANKOLE