Malgré ces observations pertinentes, la Ceni campe sur sa position et se dit encore optimiste, insistant sur l’absorption des contraintes.
De plus en plus, des voix s’élèvent pour tirer la sonnette d’alarme sur le découpage territorial qui risque d’avoir des incidences très négatives, susceptibles de conduire à des élections chaotiques, en commençant par les provinciales, locales, municipales et urbaines en République démocratique du Congo.
En effet, après l’ancien premier ministre Adolph Muzito qui a fait un plaidoyer dans le même sens, le président de la plate-forme Agir pour des élections libres et transparentes (AETA), Jérôme Bonso, a aussi émi des inquiétudes analogues, au cours d’un atelier organisé à Kinshasa le mercredi 6 mai 2015.
Après ces observations venant d’un technicien en la matière, les autorités congolaises devraient faire preuve d’humilité et rectifier le tir en organisant un dialogue franc à cet effet.
Cette rencontre qui a réuni les membres de la société civile, les acteurs politiques et les membres de la Commission électorale, était axée autour du thème « Faut-il organiser toutes les élections jusqu’aux législatives et présidentielle de 2016 concomitamment avec l’installation de nouvelles 26 provinces sans budget conséquent ni loi de répartition des sièges »?
Jérôme Bonso ne cache pas son pessimisme et pense qu’il est impossible d’organiser concomitamment les élections et le découpage territorial.
Il a expliqué à l’auditoire que ce découpage aura une « incidence négative et chaotique » à l’organisation des élections à l’heure qu’il est. « On va faire en même temps les élections locales et la mise en place des entités territoriales décentralisées qui sont encore plus nombreuses parce que ça va constituer des circonscriptions électorales ».
Quelques débatteurs comme le professeur Jacques Djoli, les représentants de Christophe Lutundula et Adolphe Muzito pensent que s’il y a eu des élections chaotiques et négatives en 2011, c’est justement parce que sur 169 circonscriptions électorales prévues par l’ancienne Ceni, les élections n’ont été organisées que sur base de 162 circonscriptions.
Les débatteurs font voir à la Ceni qu’avec les nouvelles 26 provinces, on aura 1435 circonscriptions électorales des entités territoriales décentralisées.
Pour réussir, ils pensent qu’on doit réduire les circonscriptions à 162 et postposer les élections locales et municipales à 2017.
Malgré toutes ces pertinentes observations, Gustave Omba, membre de l’assemblée plénière de la Ceni, campe sur sa position et se dit toujours optimiste, insistant sur l’absorption des contraintes.
Pour lui, « le découpage territorial ne pourra, en aucun cas, ah regard des éléments que nous avons déjà à notre niveau du point de vue technique, perturber les élections. Seulement, nous voulons que le peuple congolais prenne en compte les contraintes d’ordre légal et financier », a-t-il soutenu.
Il faut noter qu’en dehors de Muzito et Jérôme Bonso, toute la classe politique de l’Opposition ne soutient pas cette démarche brusquement adoptée par la Majorité présidentielle (MP), estimant que ce découpage risque de retarder le processus électoral en cours.
Par LEFILS MATADY