Dialogue selon l’Accord-cadre. RDC : Odéric Nyembo interpelle la classe politique !

Vendredi 29 juillet 2016 - 06:38
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Il faut, absolument, que les congolais se réveillent et recadrent  le dialogue. Et  que les acteurs politiques puissent, enfin, se réunir dans   ce forum,  tel que prescrit par l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Et non en vertu des  positions partiales et partielles  du  pouvoir et d’une certaine opposition qui, eux, veulent d’un dialogue axé simplement   sur des questions  électorales.  Ce serait une erreur. Nyembo Odéric est formel. Qui plus, il tape du poing sur la table. Car, argumente-t-il, tout ce qui est en train d’être  planifié actuellement  sur la scène politique congolaise, au titre du dialogue, n’a rien à avoir avec l’Accord-cadre. Il en est de même des initiatives de Kodjo. Le dialogue tel que vu et voulu, pour l’instant, est porteur des germes d’un complot ourdi contre la RDC, affirme-t-il,  sans atermoiement.  Voilà pourquoi, le Doyen  Odéric Nyembo,  Président de l’Alliance Nationale pour la République (ANR) interpelle la classe politique. Halte, dit-il,  aux mauvaises interprétations des priorités de ces pourparlers. Au demeurant, ce vieux routier sur l’agora politique, depuis plusieurs décennies,   sonne, à tue-tête,  le tocsin et invite  le peuple à se réveiller, dès maintenant.  Car, il est en train d’être trompé par des acteurs politiques de tous bords  qui détiennent, pourtant,  des agendas bien  cachés. Il est regrettable de voir que même des baobabs de la scène politique congolaise s’empressent à souscrire à un schéma qui s’éloigne de la Résolution 2098 portant l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. A la place, ils s’en tiennent à la résolution 2277 du Conseil de Sécurité de l’Onu, qui ne fait que partie de tant d’autres. Odéric Nyembo reste formel : «la tenue du dialogue selon l’esprit et la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba n’est en rien une demande, mais plutôt,  un impératif. Toutes les parties doivent s’y conformer, parce qu’il s’agit d’une exigence. Cet accord, qui a rang d’un traité international ratifié par la RDC, a une force supérieure à notre Constitution, tel que prévu en son article 215. Partant, Odéric Nyembo n'entrevoit la réussite de ce dialogue que si et seulement si, le format prescrit et le choix des vrais acteurs sont respectés. Bipolarisation de la scène politique Quid du dialogue conforme ? Cette question a permis à Nyembo de donner des précisions sur ce traité international. Pour lui, en effet,  l'Accord-cadre, signé à Addis-Abeba par onze pays de la Région des Grands Lacs, sous l'égide de l'ONU en 2013, consacre une bipolarisation de la scène politique congolaise, aux termes des élections de 2011. En RDC, révèle-t-il, il y a deux pôles d'acteurs politiques. D'un côté, les participants aux institutions et, de l'autre, ceux qui sont en dehors des institutions, soutenant la thèse d'un vide juridique, conséquence de la crise née des élections 2011. D’où vient que cet accord a prévu le dialogue, à convoquer par un émissaire spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon. Et non pas par une personnalité, si  illustre soit-elle, même venue de l’Union Africaine. A l'en croire, c'est à Maman Sidikou, Représentant spécial du Secrétaire général de Nations Unies et patron de la Monusco, que revient cette charge, normalement. Quant à l’ordre du jour, eh bien, Odéric Nyembo donne des précisions. Il est d’abord question de la refonte des institutions, suivie d’une transition avec des animateurs aux mains totalement propres et, enfin, de  l’organisation des élections libres, transparentes, correctes qui, par ailleurs, devraient s’institutionnaliser, pour être répétées à souhait, dès que la Constitution du pays l’obligerait. Dans son speech, Odéric Nyembo soutient que ce sont ces deux blocs-là, qui doivent aller au dialogue pour trouver un consensus. L'objectif visé par un tel dialogue, consisterait en une réforme structurelle de toutes les institutions en place. Donc, adopter et mettre en œuvre la  politique de la table rase pour les institutions existantes. Mauvaise tournure Que les acteurs comprennent cette réalité et s’y mettent pour doter la RDC d’une nouvelle classe politique. Car, certains se fourvoient dans une complicité éhontée, pour tenter de protéger et pérenniser leur règne. C’est le cas du Rassemblement, pareil à un panier à crabes. Pour lui, seule l’application de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba peut sortir le pays  de la crise dans laquelle   il est manifestement et inutilement plongé. La Pros.