Des opposants en réunion cruciale à Washington

Vendredi 20 février 2015 - 10:38

L‘administration Obama leur propose notamment de présenter une candidature unique à la magistrature suprême pour capitaliser leurs chances et obtenir l’alternance tant souhaitée.

Toute la crème politique de l’Opposition congolaise se trouve à Washington D.C, où elle est invitée par I’administration Obama, en vue de discuter de questions cruciales concernant l’avenir de la République démocratique du Congo qui traverse une période de turbulences très agitée sur le plan politique et diplomatique. Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Franck Diongo, Jean Claude Vuemba, Samy Badibanga, José Makila, Ingelelfoto, Jean-Lucien Busa, et bien d’autres leaders et personnalités de l’Opposition comptent parmi ceux qui ont effectué le déplacement des Etats-Unis. Selon des indiscrétions, ces opposants au régime de Joseph Kabila profitent de cette invitation pour expliquer toute la situation qui prévaut en République démocratique du Congo. De la tentative de réviser la Constitution à celle de la modification de la loi électorale en passant par des évènements malheureux des 19, 20 et 21 janvier (qui ont causé plus de 42 morts) jusqu’aux arrestations des acteurs de l’Opposition, rien ne sera laissé au hasard. Ces compatriotes comptent également obtenir des Etats-Unis des garanties qu’il y aura effectivement alternance démocratique en 2016 en RDC, et que les Américains s’impliquent activement en cas d’une quelconque tentative de se maintenir au pouvoir par force.

Un candidat unique...

Des sources proches des milieux diplomatiques renseignent que les Etats-Unis d’Amérique ont un message hyper important à adresser à l’Opposition congolaise, que l’on peut considérer comme un conseil à prendre très au sérieux. Il s’agit de présenter un candidat unique pour représenter tous les opposants à la présidentielle de 2016. Il leur est donc déconseillé d’affronter ces échéances en ordre dispersé, au risque de subir le sort de 2011, aussi longtemps qu’il n’y aura qu’un seul tour pour cette course à la magistrature suprême. Il faudra donc, au cas où cette proposition serait adoptée, organiser les primaires à l’interne pour établir le choix entre Etienne Tshisekedi, Moïse Katumbi, Vital Kamerhe et d’autres fils du pays qui seront candidats à ce poste. Dans ce cas, le profil idéal devra être celui d’un homme intègre, honnête, respectueux des prescrits de droits de l’homme et de la Constitution, avec une probité morale et soucieux du bien- être de la population... un président capable de garantir l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale.

Une bonne stratégie pour capitaliser les chances de l’Opposition si cette dernière tient à l’alternance en 2016. Car, la Majorité finira par présenter un dauphin pour succéder à Joseph Kabila en vue de conserver le pouvoir, ce qui est l’objectif de tout parti ou regroupement politique. Déjà, le Palu, un de poids lourds de la Majorité présidentielle, a donné le ton en annonçant qu’il se représentera à tous les niveaux lors de prochaines élections. Ce qui veut dire qu’il n’y aura pas de cadeau.

Lors de son intervention sur une radio émettant à Kinshasa, le député national Jean-Claude Vuemba qui a confirmé cette invitation, a précisé que “ les autorités américaines ont invité des leaders politiques de l’opposition pour un échange. Il ne s’agit pas d’une rencontre pour comploter contre la république “. L’élu de Kasangulu qui est en même temps vice-président du groupe parlementaire alliés ainsi que président national du Mpcr a ajouté que les autorités américaines vont nous donner leur vision sur le processus électoral, et nous, nous allons leur donner notre point de vue. Ensuite, nous communiquerons la teneur de nos échanges à l’opinion nationale et internationale ».

Hypothéquer I’avenir du pays

Pour cet opposant, “il ne s’agit donc pas d’une réunion où nous allons hypothéquer l’avenir du pays comme l’ont fait les membres de I’AFDL qui ont chassé le maréchal Mobutu du pouvoir en plaçant des étrangers aux commandes, mais une réunion u cours de laquelle nous parlerons de l’avenir du Congo “. Il faut signaler que José Makila et Franck Diongo, déjà sur place à Washington depuis la fin du mois de janvier pour assister à la Breakfast Prayer du Congrès américain, ont été rejoints par l’équipe qui a quitté Kinshasa il y a de cela quelques heures. Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, lors d’une intervention médiatique, a souhaité que les Congolais règlent leurs problèmes entre eux plutôt que prendre langue avec la communauté internationale. Il a invité l’Opposition au dialogue pour trouver la solution à la crise interne. Mais les termes de ce dialogue que soutient une partie de ladite Opposition contiennent bien d’éléments que la Majorité présidentielle n’acceptera pas certainement. Ce qui rend la situation davantage compliquée. Mais pour une autre frange de l’Opposition, le dialogue n’est plus à l’ordre du jour à une année de la fin du mandat de Joseph Kabila.
« Nous avons sollicité ce dialogue depuis début 2012, mais ils n’ont jamais accepté cette proposition “, soutient un de cadres de l’Union pour la nation congolaise de Vital Kamerhe.
LEFILS MATADY

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