Des voix s’élèvent déjà pour dénoncer la mainmise du gouvernement sur l’ensemble du processus réalisé en ignorant les attributions constitutionnelles de la CENI en la matière
Samedi dernier, par la bouche d’un de ses membres influents en la personne du vice premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, la Majorité présidentielle est montée au créneau pour claironner à la face du monde son autosatisfaction autour du découpage territorial et de l’installation de nouvelles provinces en RDC !
L’événement à été relayé par le point de presse tenu par le précité en son cabinet de travail à l’intention de la presse nationale et internationale qui a eu droit à des pans entiers d’un discours dont beaucoup ont avoué n’avoir pas compris grand chose !
L’information donnée par Evariste Boshab se rapporte pour l’essentiel au fait que ce dernier ait réussi (c’est du moins ce qu’il affirme) le découpage territorial de la province Orientale et de celle de l’Equateur ainsi que l’installation effective desdites entités qui précède leur mise en action.
Un éventuel retour de la manivelle !
Mais malgré l’intensité du battage médiatique orchestré autour des provinces Orientale et de l’Equateur démembrées, on n’a pas vu des populations en sarabande partout où la Majorité Présidentielle a voulu opérer ce qu’elle appelle à tort changement ou réforme territoriale destinée à rapprocher gouvernants et gouvernés. Et pour cause ?
Des échos en provenance des provinces concernées par le découpage en vertu de l’article 226 de la constitution après l’accord conclu au dialogue inter congolais de Sun City en 2003 font état de nombreuses plaintes des populations qui considèrent que le découpage territorial initié par le gouvernement est aux antipodes des désirs et des intérêts véritables des communautés locales car il procède visiblement des calculs essentiellement politiciens !
A la lumière de la loi de programmation n°015/004 promulguée le 28 février dernier et du décret d’exécution qui l’accompagne, les provinces préexistantes suivantes sont concernées par ledit découpage : Bandundu, Equateur, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga et province Orientale. Contrairement à ce qu’affirment les propagandistes de la Majorité au pouvoir, ce découpage est très loin de faire l’unanimité.
Des voix s’élèvent en effet de partout pour dénoncer la mainmise du gouvernement sur l’ensemble du processus en ignorant superbement les attributions constitutionnelles de la CENI en la matière. Gare donc à un éventuel retour brutal de la manivelle qui pourrait faire reculer une fois de plus le pays si la majorité au pouvoir ne revoit pas rapidement la copie de sa fameuse réforme territoriale à la base.
Par Kambale Mutogherwa