Toutes les délégations de l’Opposition reçues par le Chef de l’Etat au Palais de la Nation sont formelles : elles exigent purement et simplement la révision du processus électoral. Notamment l’élagage d’élections jugées superflues et alourdissant le processus du calendrier global. Le mieux pour elles, serait de concentrer uniquement sur la présidentielle et les législatives de novembre 2016.
Suivant ce schéma réductionniste, les seules élections à repêcher du calendrier global sont les provinciales.
Presque sur la même lancée, mais avec différence de ton et de nuance, l’Eglise catholique, à travers la Ceno et le Cardinal Monsengwo, a insisté sur le strict respect des délais constitutionnels. Allusion claire faite à la priorité de la présidentielle et des législatives du 27 novembre 2016 sur tout le reste du processus électoral.
Du berger à la bergère
La réaction ne s’est pas fait attendre du côté de la Majorité. Reçue par le Chef de l’Etat, cette dernière a fait de la question du processus électoral sa principale ligne d’attaque.
Pour la famille politique de Joseph Kabila, s’exprimant par la bouche de son Secrétaire Général, les choses sont claires et n’appellent pas discussion. D’où la MP assène à l’opinion : « Nous soutenons le calendrier électoral global rendu public par la Commission électorale indépendante, mais tout en restant raisonnables en y contribuant afin que ce chronogramme soit respecté par tous : les institutions de la République qui doivent soutenir la Ceni, la Ceni elle-même, les acteurs politiques ainsi que la population ».
Quant à la motivation de la position défendue par la Majorité concernant le calendrier global, la Majorité tranche : « Nous notons que c’est à la suite d’une demande pressante et incessante de l’Opposition politique congolaise et de la société civile, que la Ceni a eu à mettre en place et adopté un calendrier électoral global. Nous soutenons ce calendrier ».
La guerre est lancée anticipativement, ou disons que la Majorité présidentielle tient à prévenir la nation ainsi que ses collègues de l’Opposition qu’elle défendra mordicus le calendrier global. Quitte à mobiliser par la suite tous les acteurs clé devant intervenir dans le processus pour trouver les financements exigés pour la tenue des élections suivant le calendrier global.
A propos justement de l’épineuse question du financement des élections, la Majorité fonde son espérance sur un acquis de taille la volonté politique claire et pleinement favorable à l’organisation des élections.
En effet, la MP révèle : « Le premier point à retenir, c’est qu’il y a une volonté politique pour organiser les élections. En 2006, ça a été le cas avec les moyens de la communauté internationale. En 2011, le pays a encore organisé les élections sans appui financier extérieur. Cette fois-ci, l’engagement politique est là. Le reste, c’est le travail des institutions. Notamment, le gouvernement. A partir du moment où il a accepté le calendrier de la Ceni, cela signifie que tout sera mis en œuvre pour que les élections soient organisées normalement.
Il s’annonce ainsi un terrible duel entre le camp de la révision du calendrier global et celui de sa défense sans quartier. Le Dialogue politique promet des étincelles en l’air. Qui l’emportera au finish ? On le saura bientôt. Avant la fin de l’année 2015 pour sûr.
Par LP