Aux dernières nouvelles, l’élu de Lukunga se trouverait à la Demiap, avant d’être acheminé au Camp Kokolo où il aurait été entendu.
Le député national Martin Fayulu Madidi, élu de la circonscription de la Lukunga, dans la ville de Kinshasa, est aux arrêts depuis hier dimanche 14 février. Selon des sources proches de son parti politique, l’homme revenait de sensibiliser la population, au niveau de Kintambo/Magasin, pour observer la journée ville morte fixée à demain mardi 16 février, date de commémoration des Martyrs de la démocratie, tombés, en 1992, sous les balles du dictateur Mobutu, alors qu’ils réclamaient la réouverture de la Conférence nationale souveraine.
C’est ainsi qu’en début d’après- midi, de retour au siège de sa formation politique parti, l’En9agement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé), il a été “ cueilli “ par des militaires et conduit vers une destination inconnue. Après de nombreux coups de fil, l’homme a été localisé au Camp colonel Kokolo, où il aurait été entendu, avant d’être acheminé à la Détection militaire des activités anti-patrie (Démiap).
Des témoins renseignent que les bourreaux de Fayulu ont réquisitionné sa Mercedes ML de couleur bleue foncée, qu’ils ont ramenée avec eux, on ne sait pour quel intérêt. Du coup, l’opinion craint un quelconque montage pour écarter ce député de la scène politique pendant cette période trouble, caractérisée par le combat pour le dialogue d’un côté, et la lutte pour le respect de la Constitution en vue de l’élection présidentielle en novembre 2016.
Aussitôt, la nouvelle de cette arrestation a atteint, en un clin d’œil, l’ensemble du territoire national, et a même traversé les frontières nationales, grâce à la magie de la nouvelle technologie de l’information et de la communication. Des réactions n’ont cessé de surgir de partout.
Joseph Olenghankoy
Actuel porte-parole de la Dynamique de l’Opposition, Joseph Olenghankoy, qui déplore ce comportement qu’il qualifie de terroriste dans un pays soi-disant démocratique, exige la libération, sans délai, de Martin Fayulu, l’une de pièces majeures de l’Opposition congolaise. “Ce n’est pas cette arrestation qui va nous ébranler. Nous allons toujours de lavant, et le processus de la ville morte est irréversible ».
André Claudel Lubaya
Cadre de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), le député national André Claudel Lubaya a dénoncé, avec la dernière énergie, l’arrestation de son collègue Fayulu, en témoigne un post sur son compte Facebook.
Dialogue... Constitution... arrestation...
Pendant que le pouvoir en place supplie l’Opposition de siéger au dialogue en vue de baliser la voie électorale, les opposants tiennent, quant à eux, au strict respect de la Constitution, rejetant tout appel au dialogue.
Dans cette confusion, des arrestations, menaces et intimidation’ des membres de l’Opposition refont surface, ternissant ainsi, davantage, l’image de la Majorité présidentielle accusée de tenter de conserver le pouvoir par force, alors que la loi fondamentale est claire à ce propos. D’ailleurs, lors de son discours du 28 novembre 2015, le chef de l’Etat avait promis de poser des actes dans le sens de décrisper le climat politique, la veille du dialogue.
Un député arrêté en plein exercice de son mandat
L’opinion doit savoir que Martin Fayulu est un député national arrêté en plein exercice de son mandat, couvert par les immunités parlementaires. Ce qui est inacceptable, car il existe toute une procédure parlementaire pour la levée des immunités d’abord, et l’arrestation en suite. Ce qui laisse entrevoir un règlement des comptes, car ce parlementaire est parmi ceux qui se battent bec et ongles pour e respect de la Constitution en vue d’une alternance en novembre 2016, et contre tout dialogue.
Les conséquences de Gorée?
Après un bref séjour à l’Ilie de, Gorée, au Sénégal, de quelques opposants congolais invités officiellement pour prendre part à un séminaire, Kinshasa avait, menacé de mettre la main sur tous ces conférenciers accusés de préparer des actions subversives pour chasser le pouvoir en place. Or, Martin Fayulu fait partie, justement, de ceux-là qui avaient effectué le déplacement de Gorée. Selon une certaine opinion, ce serait une mise en exécution de ce plan préparé depuis le mois de décembre dernier.
Par LM