Après un long moment de silence, le président de l’Action pour la Démocratie et le Développement du Congo, membre actif des FAC (Forces Acquises au Changement) et de la plateforme « Sauvons la RDC », Jacques Chalupa, est finalement sorti du bois.
Dans un entretien avec la presse, cet ancien pensionnaire de la Prison de Makala, condamné pour usurpation de la nationalité congolaise alors qu’il l’avait demandée et obtenue de manière officielle et régulière, a abordé les questions de l’heure, notamment le bilan de 55 ans de l’indépendance de la RDC et les élections de 2016.
Concernant l’époque post-coloniale de 1960 à 2015, Jacques Chalupa a dressé un tableau sombre de la situation socio-économique du pays.
Cet acteur politique de l’opposition, qui avait connu la période mémorable du Congo belge et du Rwanda –Urundi, note que de 1960 à nos jours, les Congolais n’ont pas réalisé le rêve de construire un pays plus beau qu’avant, tel que clamé dans leur l’hymne national. Tout en reconnaissant les abus de l’organisation coloniale en RDC comme partout en Afrique, chalupa a relevé que le système de l’époque avait permis le développement, le respect du travailleur congolais et des biens communs.
L’homme congolais et sa famille, poursuit-t-il, étaient respectés et respectables. « Les routes, les chemins de fer et les voies maritimes ainsi que les armements étaient en parfait état de fonctionnement et de propreté », a souligné ce fils du Congo par adoption avant de faire remarquer qu’à cette époque, toute personne enregistrée physiquement et porteuse d’une carte d’identité pouvait à sa guise s’approvisionner auprès des commerçants sous forme des crédits en toutes marchandises de première nécessité, pour vivre dignement «.
55 ans après, la RD Congo a-t-elle reculé ou progressé ? A cette question, contrairement au gouvernement qui parle de la croissance économique en RDC, Chalupa déplore la descente aux enfers du pays et la pauvreté à laquelle la majorité de ses concitoyens sont confrontés, en plus des souffrances sur tous les plans de la vie quotidienne.
Chalupa a indiqué qu’ il suffit de faire un tour dans les quartiers populaires de Kinshasa pour se rendre compte que la misère a atteint son paroxysme dans un pays où le fossé est très profond entre la population pauvre et une élite dirigeante qui vit dans une richesse insolente.
Quant à l’intérieur du pays, il a souligné que Kinshasa connaît une terrible ruée des populations des milieux ruraux qui abandonnent leurs terres, leurs maisons et leurs cultures, au profit d’envahisseur venus d’ailleurs, qui exploitent calmement le sol et le sous-sol et leurs richesses.
En dépit de ce bilan négatif plus d’un demi siècle après l’indépendance de la RDC, le président de l’ADD Congo chute part une note d’espoir, en réaffirmant son engagement dans le combat légitime pour le développement de la RDC et l’émancipation de son peuple dans tous les aspects de la vie sociale.
S’agissant des élections, Jacques Chalupa, qui milite pour l’alternance depuis les élections de 2011, a mis en garde contre toute tentative de violation de la Constitution pour la conservation du pouvoir, au risque de faire basculer le pays dans la violence et le chaos.
Il appelle le peuple congolais à prendre son destin en mains pour que sa volonté en tant que souverain primaire soit irrévocable. Ce membre de la plateforme « Sauvons la RDC » a enfin conseillé à l’élite dirigeante du pays de ne pas aller à contrecourant des aspirations populaires.
ERIC WEMBA