Maï-Ndombe : des villages rebaptisés par les Mobondo, les autorités coutumières dénoncent l’inaction

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Dans le territoire de Kwamouth, situé dans la province du Maï-Ndombe, plusieurs villages sont passés sous le contrôle de la milice Mobondo, qui impose peu à peu son autorité. Depuis leur occupation, ces localités ont été rebaptisées, les populations autochtones chassées et les repères traditionnels profondément bouleversés.

Selon un rapport du ministère de la Défense présenté au Conseil des ministres en juillet 2022, sur les 140 villages que compte Kwamouth, 74 étaient déjà occupés par les Mobondo. Une situation alarmante qui s’est aggravée avec le temps.

Parmi les villages concernés, Mbomo a été renommé Minikongo, Kunzulu est devenu Mawanga, Nkana rebaptisé Bulungu, Engweme transformé en Kikwit, Mbutie changé en Matundu et Makusho rebaptisé Popokabaka. Le plateau de Bateke, quant à lui, est désormais appelé plateau Lunda par les miliciens.

Face à cette situation prolongée, les autorités traditionnelles locales ne cachent plus leur inquiétude face au silence des institutions nationales.

« On a crié nuit et jour afin que le gouvernement prenne ses responsabilités pour restaurer l’autorité de l’État. Apparemment, cela n’a pas été pris en compte », a déclaré Stany Libie, chef coutumier de Kwamouth, lors d’un échange communautaire tenu dans cette localité.

Du côté des FARDC, l’armée affirme que les opérations militaires se poursuivront jusqu’à la neutralisation totale des combattants Mobondo dans l’espace Grand Bandundu. Les FARDC intensifient les patrouilles et les opérations de sécurisation dans toute la zone opérationnelle Ngemba, avec un objectif clair : démanteler tous les réseaux armés et restaurer l’autorité de l’État.

Chançard Sindani, à Kenge