Plusieurs jeunes manifestants se sont rassemblés, ce jeudi 4 décembre 2025, devant la salle Panacam à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’injustice dans le processus de recrutement des enquêteurs du Fonds National de Réparation des Victimes de violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV).
Interrogés par 7SUR7.CD, les manifestants ont exprimé leur colère face à l’absence de transparence dans la sélection des candidats.
« Nous avons déposé nos dossiers soit à la mairie, soit aux sièges des territoires pour le recrutement du FONAREV, mais jusqu’à présent, aucune liste des candidats retenus n’a été affichée, alors que la formation débute aujourd’hui. Ils ont fait cela pour privilégier leurs proches, leurs épouses et quelques connaissances dans la province du Kwango. Sur plus de 2 000 candidatures reçues, seuls 297 candidats ont été retenus pour le Kwango. Parmi eux, à peine une cinquantaine seraient issues de cette province, les autres venant d’autres régions », ont-ils déclaré.
Ils ont également dénoncé certaines pratiques jugées douteuses lors de la notification des candidats sélectionnés.
« Les candidats du Kwango retenus ont été contactés par téléphone avec des exigences étranges. On leur aurait demandé, s’ils avaient de l’argent, de reverser une partie à ceux qui les ont aidés à figurer sur la liste ».
Les manifestants critiquent également le non respect du caractère local censé encadrer ce recrutement :
« Ce qui nous étonne, c’est que ce recrutement était censé être local, et les enquêtes devaient être menées par des personnes maîtrisant les langues locales. Mais la majorité des personnes retenues ne sont pas connues ici, ni ne parlent nos langues », ont-ils souligné.
Des faits similaires ont été rapportés dans la ville de Kikwit, dans la province voisine du Kwilu, où un enquêteur contacté par 7SUR7.CD affirme avoir constaté les mêmes irrégularités dans le processus.
À travers ce sit-in pacifique, les jeunes manifestants demandent la publication immédiate et transparente de la liste complète des candidats retenus, et exigent une révision équitable du processus, dans le respect des compétences locales.
Il est à noter qu’aucune réaction officielle n’a été enregistrée jusqu’à présent de la part des autorités provinciales ou des organisateurs du recrutement. Les manifestants, eux, promettent de maintenir la pression jusqu’à ce que lumière soit faite.
Chançard Sindani, à Kenge