Andy Bemba Batindi, acteur social et politique plaide pour la prise en compte de la jeunesse en vue de garantir un avenir meilleur pour la République démocratique du Congo.
Se confiant à 7SUR7.CD vendredi 12 septembre 2025, il peint un tableau sombre de la situation de la jeunesse en République démocratique du Congo.
Pour Andy Bemba Batindi, il est temps de compter sur la jeunesse. Celle-ci, fait-il remarquer, n'a pas besoin des slogans ni des conférences mais plutôt du concret.
« J’ai été jeune, je sais ce que cela signifie, et je me dois d’être franc. On parle beaucoup des jeunes, on les cite dans les discours, on les agite comme un slogan. Mais qui prend vraiment le temps de les comprendre ? », s'interroge-t-il.
Et de poursuivre :
« J’ai été jeune, il m’est arrivé de quitter le pays comme nombreux pour une vie plus épanouie et une formation plus adaptée avec opportunités d’emplois. J’ai vu des médecins, avocats, nombreux diplômés désespérés demander l’asile en Europe, en Amérique, des licenciés faire le taxi-moto,… Tout ce que je peux dire c’est que, la jeunesse n’a pas besoin des slogans ni des conférences; Elle veut du concret ».
Andy Bemba Batindi affirme dans sa tribune que les cris de la jeunesse congolaise se résument dans l'emploi et à l'éducation.
« La 1ère préoccupation, c’est l'emploi. Le travail anoblit l’homme dit-on ! Des milliers de diplômés errent dans les rues, sans perspectives. On leur demande de créer leur propre emploi donc de devenir entrepreneur mais dans un pays où l’accès au crédit est quasi impossible, où l’expatrié contrôle l’économie, vend en gros et en détail,… Solution ? Relancer la production locale créerait des milliers d’emplois. La 2e préoccupation, c’est l’éducation. Trop de jeunes passent des années sur les bancs de l’école 15-20ans d’études et sortent avec des diplômes qui n’ouvrent aucune porte, qui ne garantissent aucun espoir de réussite ».
Abordant « la question de la justice et de l’équité, Andy Bemba Batindi estime que « les jeunes sont frustrés par le train de vie des institutions, par l’exposition des richesses de ceux qui sont censés servir… Ils comprennent vite que dans ce système, l’effort, la reflexion, la probité ne garantissent rien ».
Andy Bemba Batindi martèle que:
« la jeunesse congolaise réclame une chose simple mais fondamentale : “la dignité.” Etre considérée, impliquée. Pouvoir croire en son pays sans être tentée, chaque jour, de fuir ailleurs ou de joindre un parti politique ».
Et de d'ajouter :
« La vérité est là ; sans sa jeunesse, la RDC n’a pas d’avenir. Elle représente plus de 50% de la population, une véritable richesse en terme de main d’oeuvre. Il ne suffit donc plus de l’utiliser comme foule dans les meetings, d’ailleurs nombreux n’y adhèrent pas par conviction, mais par manque d’emploi. Il faut leur donner une place réelle dans la construction nationale. Un emploi digne, une éducation de qualité, une justice qui protège, une sécurité qui rassure, et un espace de liberté non pas pour faire du djalelo (culte de personnalité, ndlr) mais pour s’exprimer, servir la nation avec honneur, dignité et patriotisme ».
Il sied de noter que l'acteur social et politique Andy Bemba estime que ce combat doit orienter l’ensemble des actions du gouvernement et ne pas être laissé uniquement au ministère de la Jeunesse, qui manque de moyens financiers et logistiques pour y faire face.
César Augustin Mokano Zawa, à Gemena