
L’Office National des Transports (ONATRA SA) a réagi aux récents propos du directeur général de la société METROKIN SA, Erick Onepunga Yongo, jugés « malveillants et discourtois » à l’égard de l’entreprise publique.
Dans une correspondance officielle datée du 1ᵉʳ septembre 2025 et signée par son directeur général, Martin Lukusa-Cibangu Panu, l’ONATRA menace de se retirer « purement et simplement » de l’actionnariat de METROKIN si un démenti formel n’est pas apporté.
En effet, la lettre rappelle que, dans ses récentes déclarations à la presse, le DG de METROKIN a affirmé que l’ONATRA ne dispose ni de la technicité, ni des moyens financiers pour mener à bien les travaux de réhabilitation complète de la voie ferrée dans la ville-province de Kinshasa, sur le tronçon Kin/Est – Limete – Aéroport de N’Djili.
« À défaut d’un démenti formel de vos propos, l’ONATRA SA sera en droit de reconsidérer sa participation dans l’actionnariat de METROKIN et de vous retirer purement et simplement sa confiance en votre qualité de directeur général de cette société de projet. Elle invitera, par conséquent, les autres actionnaires à lui emboîter le pas, en militant fermement pour le changement de leadership au niveau de son management actuel », peut-on lire dans la correspondance.
« Un dénigrement gratuit »
L’ONATRA qualifie ces propos de « dénigrants » et estime qu’ils sont de nature à ternir son image, alors qu’elle affirme être pleinement engagée dans la réussite du projet. Elle rappelle au DG de METROKIN qu’elle demeure, depuis sa création en 1935, l’unique concessionnaire attitré reconnu dans l’histoire de la RDC pour l’exploitation des chemins de fer dans la partie ouest du pays.
La correspondance indique également qu’Erick Onepunga a déclaré que l’opération de libération des emprises ferroviaires, menée par le gouvernement provincial de Kinshasa sur instruction du gouvernement central, n’avait pas lieu d’être, au motif qu’elle devrait être précédée de l’identification des victimes et de leur indemnisation.
En réponse, l’ONATRA souligne que l’indemnisation n’est possible que lorsque les constructions concernées sont érigées en bonne et due forme et que les titres fonciers ont été légalement acquis auprès de l’administration compétente.
Préserver la vision présidentielle
Pour l’ONATRA, cette sortie médiatique illustre un climat malsain au sein de METROKIN, marqué par des tensions entre actionnaires. Elle met en garde contre une rupture de la confiance mutuelle, indispensable à la consolidation d’un partenariat « fructueux et gagnant-gagnant » entre les parties prenantes.
Toutefois, malgré la fermeté de son ton, l’ONATRA réaffirme que son objectif demeure la réussite du projet METROKIN, inscrit dans la vision du président de la République, qui mise sur la modernisation des infrastructures ferroviaires et l’amélioration des conditions de mobilité des Kinois.
Pour l’entreprise publique, seule une collaboration sincère et respectueuse entre partenaires peut garantir la matérialisation de cette vision.
Le projet METROKIN (Métro de Kinshasa) est une initiative de modernisation et de relance du transport ferroviaire urbain dans la capitale de la République démocratique du Congo. Il vise à réhabiliter et moderniser les anciennes lignes de la Société des Chemins de fer urbains de Kinshasa (SCUK), afin de répondre aux défis de mobilité dans une ville de plus de 15 millions d’habitants.
L’idée de relancer le train urbain remonte aux années 2010, alors que le trafic routier de Kinshasa devenait de plus en plus saturé. Mais c’est à partir de 2021 que le projet a réellement pris forme avec la création de la société METROKIN SA, structure de projet dotée d’un actionnariat public-privé comprenant notamment l’État congolais, l’ONATRA et plusieurs partenaires techniques.
ODN