Conférence sur le crime d'agression à Accra : le vice-ministre de la Justice plaide pour le renforcement de la compétence de la CPI en cette matière

Jeudi 22 mai 2025 - 15:26
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Le 20 mai, à Accra,au Ghana ,le vice-ministre congolais de la Justice et Contentieux international, Samuel Mbemba Kabuya, a présidé une conférence sur le crime d'agression. Cette rencontre a été l'occasion pour la RDC de dénoncer une fois de plus l'agression rwandaise et de plaider pour le renforcement de la compétence de la Cour pénale internationale (CPI) en la matière.

S'adressant à la presse, Me Mbemba a rappelé que, bien que les Statuts de Rome prévoient le crime d'agression parmi les crimes internationaux depuis 1998, des obstacles juridiques et politiques empêchent actuellement la CPI de juger effectivement ce type de crime.

"Dans les travaux, il était question de revenir sur le crime d'agression. Comme nous le savons, les Statuts de Rome prévoient le crime d'agression parmi les crimes internationaux de la compétence de la CPI depuis 1998 ; mais, tel que les choses sont encadrées dans les Statuts, il est impossible à l'heure actuelle que la Cour juge réellement le crime d'agression", a-t-il dit.

Le vice-ministre a également expliqué que, malgré les amendements de Kampala en 2010, le droit de veto des États puissants au Conseil de sécurité, ainsi que l'approbation ou le refus de l'État agresseur, peuvent rendre la CPI incompétente. Face à cette situation, il a indiqué que les États se concertent en vue des travaux de juillet 2025. L'objectif est que les nations africaines, aux côtés d'autres États, s'unissent pour que le crime d'agression relève pleinement de la compétence de la CPI et que la Cour puisse le juger au même titre que le génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre.

Cette conférence d'Accra représente une étape significative dans la mobilisation internationale pour l'élargissement du mandat de la CPI. Pour la RDC, il s'agit non seulement d'une quête de justice face à l'agression qu'elle subit depuis des décennies, mais aussi d'un appel pressant à la communauté internationale pour qu'elle reconnaisse et sanctionne ces actes.

Merveil Molo