
Les demandeurs de passeport vivant dans les zones sous occupation des rebelles du M23 expriment un sentiment croissant de marginalisation et d'exclusion par le gouvernement. Ils ne peuvent pas voyager à l'étranger pour les études, les affaires ou d'autres raisons faute de passeport.
Plusieurs d'entre eux ont contacté 7SUR7.CD pour exprimer leur indignation.
« Nos passeports sont bloqués à Kinshasa depuis des mois. Nous sommes privés de voyages d’études ou d’opportunités à l’étranger. Malgré les démarches répétées, on dirait que Kinshasa n’en a rien à cirer. Cette situation injuste doit être résolue », a déclaré un requérant sous couvert d’anonymat.
D'autres affirment avoir reçu confirmation de la part d'agents du ministère des Affaires étrangères que la présidence de la République a ordonné le blocage des passeports. Ils se sentent exclus du pays par Kinshasa.
« Des jeunes en quête de spécialisations à l’étranger sont bloqués parce que Kinshasa a gelé leurs passeports, alors qu’ils avaient effectué leur demande à Bukavu avant la chute de Goma. Les citoyens de Goma et de Bukavu ne sont-ils pas congolais comme les autres pour que leurs passeports soient bloqués par Kinshasa alors qu’ils ont rempli tous les prérequis ? », a interrogé un autre requérant.
Une source contactée au centre d’impression des passeports du ministère des Affaires étrangères a confirmé l’interdiction de délivrer des passeports aux personnes résidant dans les zones occupées par le M23.
« À un moment donné, il y avait une stricte interdiction de toucher aux données de Bukavu. Certains membres de la rébellion, dont les passeports sont expirés, avaient tenté de soudoyer des agents ici au ministère pour renouveler leurs documents. Les services de sécurité, en apprenant cela, ont procédé aux arrestations. Il y a donc des agents du ministère qui sont actuellement détenus par les renseignements militaires », a-t-elle précisé sous couvert d’anonymat.
La même source a ajouté que le chef du centre de capture de Bukavu est présentement réfugié à Kinshasa. Il avait réussi à quitter Bukavu en passant par Bujumbura, au Burundi, avec tout le matériel lorsque la ville a été prise par les rebelles.
Toutes les tentatives pour entrer en contact avec le cabinet de la ministre des Affaires étrangères se sont révélées infructueuses.
Alphonse Muderwa