La GIZ lance le Nexus eau-énergie-écosystèmes pour aider la RDC à accroître sa résilience face aux effets du changement climatique

Samedi 25 janvier 2025 - 22:41
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La RDC étant l’un des pays les plus affectés par les conséquences du changement climatique, il est crucial pour elle de maîtriser ses ressources naturelles afin d'organiser sa résilience. C'est dans ce cadre que la coopération allemande (GIZ), en collaboration avec les ministères de l’Environnement et du développement durable, ainsi que celui des Ressources hydrauliques et électricité, a lancé le vendredi 24 janvier à Kinshasa, le projet Nexus eau-énergie-écosystèmes (WEEN).

Financé à hauteur de 4,9 millions d’euros par le ministère allemand de l'Environnement, de la protection de la nature, de la sécurité nucléaire et de la protection des consommateurs via l'Initiative internationale pour le climat (IKI), ce projet adopte une approche transversale et scientifique. Son objectif est de rassembler des données susceptibles d’éclairer la prise de décisions dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et des écosystèmes, afin de lutter contre les effets du changement climatique tout en renforçant la résilience des communautés.

« Cette approche va permettre d’améliorer notre connaissance sur la nécessité de bien gérer nos ressources en eau en vue d’assurer leur exploitation durable dans un contexte aussi marqué par les effets du changement climatique. Cette alliance eau-énergie-écosystèmes ne va pas seulement nous permettre de lutter contre le changement climatique, elle va également nous permettre d’améliorer les conditions socio-économiques de la population […] », a expliqué Benjamin Toirambe, secrétaire général du ministère de l’Environnement.

Le bois-énergie constitue la principale source d'énergie utilisée en RDC, alors que le pays dispose de 13 % du potentiel mondial d’hydroélectricité. Cela en fait le deuxième facteur de déforestation dans le pays, après l'agriculture sur itinérante brûlis. Dans son discours, le secrétaire général du ministère des Ressources hydrauliques et électricité a souligné l'importance du projet pour son secteur.

« Il convient de noter qu’en RDC, l’énergie domestique provient à 95 % de la biomasse forestière alors que nous avons un potentiel hydroélectrique de 100.000 mégawatts. Le présent projet est d’une importance indéniable, car il permettra la prise de décisions basées sur les données dans le but d’améliorer notre résilience face aux effets du changement climatique », a déclaré Pelé Mongompasi.

Le projet s'étendra sur trois ans. La GIZ espère que cette période permettra de constituer une base de données pour éclairer les décisions concernant directement les ressources en eau, l’énergie et les écosystèmes à l'échelle nationale, provinciale et locale.

« Dans un pays comme la RDC, fortement touché par les effets du changement climatique, il est capital de trouver des mesures durables pour améliorer la résilience contre le changement climatique. Nous espérons que d’ici trois ans, nous mettrons en ligne une base de données qui facilitera la prise de décisions pour améliorer la résilience. Cette base de données sera accessible à tous », a déclaré le chef du projet, Hartmut Behrend.

Les données issues de ce Nexus pourront également faciliter l'élaboration des mesures d'application de la loi nº 15/026 du 31 décembre 2015 relative à l'eau. Des groupes Nexus seront constitués, dans lesquels les peuples autochtones et les communautés locales seront représentés. Ces groupes seront chargés d’établir des liens entre les ressources en eau, l'énergie et les écosystèmes, permettant ainsi une meilleure synchronisation des décisions futures touchant les trois secteurs.

« Nous avons déjà une loi sur l’eau, mais maintenant nous nous battons pour formuler ses mesures d’application. Nous devons parvenir à donner une certaine priorisation aux usages de l’eau, tout en considérant l’environnement comme l’utilisateur primaire. Nous devons formuler des recommandations, des lignes directrices pour pouvoir protéger l’environnement, les écosystèmes aquatiques et pour utiliser l’eau pour d’autres fins comme la production énergétique », a déclaré le professeur Raphaël Tshimanga, directeur de l’École régionale de l’eau de l’Université de Kinshasa.

Il convient de noter que le Maniema a été choisi comme province pilote du projet Nexus eau-énergie-écosystème. Cependant, les résultats seront applicables à toutes les autres provinces, a précisé l’équipe de la GIZ chargée de la mise en œuvre.

Bienfait Luganywa