Dans son discours prononcé ce mercredi 13 novembre 2024, à l'issue de la 10ᵉ session ordinaire de la commission spéciale Défense et Sécurité entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Congo, le vice-premier ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, a mis en lumière l'impérieuse nécessité de faire appliquer deux recommandations restées lettres mortes depuis plus de neuf ans.
En premier lieu, il a fait mention de l’organisation, dans les meilleurs délais, d’une mission conjointe de contrôle de l'effectivité de la démilitarisation et de reconnaissance des îles/îlots. Il a instruit le secrétariat permanent Défense et Sécurité de son ministère de convoquer, toutes affaires cessantes, tous les services concernés dans l'exécution de cette recommandation et de lui faire rapport.
L'autre point évoqué concerne la poursuite de l'opérationnalisation des points officiels. En saluant le travail de la Commission technique mixte sur les frontières entre les deux pays, qui a réussi à établir une démarcation de 15 km dans la région de Manianga, J. Shabani a encouragé la poursuite de cet effort en vue de marquer les 155 km restants.
Par ailleurs, il a demandé à cette Commission de parachever l'accord-cadre en matière de coopération transfrontalière afin de juguler les litiges frontaliers et de favoriser une coexistence pacifique entre les deux populations riveraines.
« Les conclusions positives auxquelles nous sommes parvenues, l'essentiel à mes yeux paraît être l'affirmation solennelle et réitérée de la ferme volonté de nos deux chefs d'État, leurs excellences Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la RDC et Denis Sassou N'guesso, président de la République du Congo, de bien vouloir consolider la défense et la sécurité entre les deux États. Bien plus, nos deux pays que la nature a placés l'un à proximité de l'autre viennent, encore une fois de plus, de faire preuve du souci de rapprochement et d'harmonisation des rapports qui existent dans les domaines de Défense et Sécurité », a-t-il souligné.
Zéphyrin Mboulou, ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local de la République du Congo, a également exprimé l’engagement de son pays à collaborer pour surmonter les défis soulevés lors de ces discussions, réaffirmant que la volonté politique doit se concentrer sur la protection des intérêts des peuples des deux nations.
« Notre volonté politique commune devra se river sur les intérêts précis de nos peuples que nous avons le devoir de protéger. Il s'agit là d'un engagement que nous avons pris ensemble et que nous partageons, car c'est de ce même peuple que nous tenons notre légitimité, et notre devoir envers ce peuple est de le servir sans limites. Dans cette noble et généreuse ambition, dans ce devoir exaltant et passionnant, le Gouvernement de la République du Congo fera œuvre utile avec celui de la République Démocratique du Congo, afin de trouver des solutions à nos préoccupations, solutions qui soient à la hauteur de nos attentes », a-t-il déclaré.
Ces travaux de trois jours avaient pour objectif principal de permettre aux experts des deux pays de procéder à une évaluation des résolutions adoptées lors de la 9ᵉ session qui s'était tenue l’an passé à Ngabe, en République du Congo.
Merveil Molo