Révision constitutionnelle : « Nous devons d'abord nous battre contre l'agression rwandaise, en lieu et place de distraire l’opinion » (Emery Okundji)

Dimanche 13 octobre 2024 - 17:15
Image
Image.
Légende
Emery Okundji, député national.

L’initiative de la révision constitutionnelle portée par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti au pouvoir, ne cesse de susciter des réactions.

Dans une interview accordée à 7SUR7.CD le samedi 12 octobre 2024, Emery Okundji a qualifié cette démarche d'inopportune au regard des sujets prioritaires qui rongent la République démocratique du Congo, dont l'agression rwandaise et les massacres dans la partie Est du pays.

À l'en croire, l'instauration de l'état de siège bloque déjà cette hypothèse de la révision constitutionnelle, conformément aux dispositions de la même constitution.

« La constitution de la République démocratique du Congo modifiée par la loi numéro 11/002 du 20 janvier 2011, prévoit dans son article 218 sa révision. Cependant, il se pose un problème d’opportunité et de la légalité de la démarche : 1. S’agissant de la légalité , l’article 219 de la constitution stipule ce qui suit : « Aucune révision ne peut intervenir pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou l’état de siège ni pendant l’intérim à la présidence de la République ni lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat se trouvent empêchés de se réunir librement ». Et donc toute initiative de révision constitutionnelle en ce moment où l’état de siège est proclamé dans les deux provinces (Nord Kivu et Ituri) est une violation intentionnelle de la constitution », a déclaré ce député national honoraire.

Et de poursuivre :

 « De l’opportunité : Le mal est profond dans notre pays; l’agression rwandaise, les détournements des deniers publics, l’absence de l’autorité de l’État, la mauvaise gouvernance,les injustices , le népotisme, le tribalisme etc.. sont des maux qui rongent notre pays au jour d’aujourd’hui mettant en mal la cohésion et la concorde nationales.
Il faut absolument trouver des voies et moyens courageux pour y résoudre avant de penser à la révision Constitutionnelle. Nous devons d’abord nous battre contre cette vision du monde profondément raciste ou discriminatoire qui légitime l’agression, les massacres et surtout les crimes de guerre commis par le gouvernement rwandais dans notre pays, en lieu et place de distraire l’opinion sur la révision constitutionnelle ».

Ce cadre de l’Union sacrée a renchéri avec insistance que l'actuelle constitution n'empêche pas de gouverner le pays selon les règles de l'art.

« La constitution de la République Démocratique du Congo étant une œuvre humaine, contient certes des imperfections, mais elle ne nous empêche pas de gouverner notre pays selon les règles de l’art », a-t-il soutenu.

Du côté du parti au pouvoir, Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), l'on s'apprête déjà à lancer une campagne de sensibilisation à la révision constitutionnelle. Une initiative à laquelle certains membres de l'opposition et de la société civile s'opposent, pour éviter que l'actuel chef de l'État, Félix Tshisekedi, s'éternise au pouvoir.

Roberto Tshahe