RDC : L'APLTP plaide auprès des parlementaires pour l'examen et l'adoption du projet de loi sur la traite des personnes

Jeudi 12 mai 2022 - 22:18
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L'Agence pour la prévention et la lutte contre la traite des personnes (APLTP) a plaidé, ce jeudi 12 mai 2022, auprès des parlementaires de la République démocratique du Congo pour l'examen et l'adoption du projet de loi sur la traite des personnes. 

C'était au cours d'un atelier qu'elle a organisé dans la ville de Kinshasa, en collaboration avec l'Orgnisation mondiale pour les migrations (OIM) avec le financement du gouvernement américain à travers son agence au développement, USAID. Ces assises ont connu aussi la participation des jeunes blogueurs et des représentants des associations de défense des droits de l'homme qui ont été outillés sur le bien-fondé de cette loi.

Dans son speech, la coordonnatrice de l'APLTP, Cécile Rebecca Kasanda Mata, a demandé aux élus du peuple de doter la RDC d'un instrument juridique pouvant réprimander la traite des personnes au pays.  

"Les députés nationaux sont les représentants de la population et cette population est victime des actes de traite. Ce que nous demandons aux députés, c'est d'examiner le texte qui est arrivé, l'amander, l'améliorer pour que lorsqu'on va poursuivre les trafiquants, qu'il n'y ait pas des zones d'ombre dans le texte de loi. Et cela va permettre, d'un côté, de sécuriser les victimes, payer les réparations des actes posés et de l'autre côté, servir de leçons aux autres trafiquants qui tenteront de poser les mêmes actes. Parce que la répression, telle que prévue est très sévère. Et la traite des personnes, c'est une violation très grave des droits de l'homme. Je n'en connais pas une qui est plus grave que la traite des personnes", a-t-elle déclaré.

Par ailleurs, elle a exprimé son vœu de voir ce texte être programmé, dans un avenir proche, au niveau du Parlement pour son examen. 

"Donc, il doit être examiné au niveau de l'Assemblée nationale et au niveau du Sénat.  Ça doit être adopté et voté au niveau de deux chambres, comme vous savez notre Parlement est bicaméral", a soutenu la patronne de l'APLTP.

Pour sa part, l'OIM a promis de tout mettre en œuvre pour que le projet de loi sur la traite des personnes soit adopté par le Parlement.

"Que le processus aboutisse est une de mes priorités. La question que moi je poses, et je vais aussi discuter avec les parlementaires, c'est : De quoi est-ce-qu'ils ont besoin pour que ceci passe ? On fera ce qui sera nécessaire de faire. L'objectif pour que la loi passe est devenue une priorité pour tout le monde. Il n'y a pas de semaine sans que je ne reçoive des rapports des dames qui sont exploitées. Encore la semaine dernière, des jeunes filles qui sont mises enceintes, qui sont exploitées et qui sont fermées dans des maisons ici, et vendre ensuite des bébés. Malheureusement ici en RDC, les instruments légaux qui nous permettent de protéger les victimes, de les assister mais aussi de faire en sorte que les auteurs soient traduits en justice sont manquants. On fera ce qu'il faudra pour pouvoir protéger ces jeunes femmes, protéger ces jeunes garçons qui sont enlevés", a affirmé Fabien Sambussy, chef de mission de l'OIM en RDC.

Et de renchérir : "Ce que l'on veut aujourd'hui, ce n'est pas une loi qui porte problème. Je souhaite que cette loi ne soit pas l'objet des discussions politiques politiciennes comme l'on dirait à notre temps. C'est une loi dont la population a besoin. Donc, c'est un tout petit peu l'effort et les plaidoyers que j'ai faits auprès des représentants de la population ; dotez votre État d'instruments légaux qui permettent à la justice de faire son travail, dotez la RDC d'instruments légaux qui permettent que l'on protège les victimes, qu'on protège les enfants, les petits garçons, les petites filles, les femmes et mêmes les adultes congolais". 

Présent à cet atelier, le député national Lucain Kasongo, président de la Commission PAJ (Politique, administrative et juridique) de l'Assemblée nationale, a rassuré de la volonté de cette institution de doter le pays d'un outil de lutte contre la traite des personnes. Il a, à l'occasion, appelé la population à accompagner l'État dans ce combat en sensibilisant et dénonçant les cas de traite des personnes.

"(...) Il est plus que temps que nous puissions nous souder les coudes, nous tenir tous débout pour que nous puissions éradiquer ce fléau qui est en train de décimer les êtres vivants. Nous, en tant que législateurs, c'est nous qui avons pour mission de légiférer, de modifier les textes qui existent, de les adopter et les adapter au contexte actuel. Voilà pourquoi le projet de loi qui a été déposé pour modifier le décret de 1940 qui érigait en infraction cette pratique, demande aujourd'hui d'être réexaminé pour qu'on puisse l'adapter au contexte actuel afin de lutter efficacement contre ce fléau, contre cette pratique que nous décrions tous", a-t-il martelé.

Le projet de loi sur la traite des personnes a été déposé à l'Assemblée nationale depuis le mois de novembre 2021. Il figure parmi les nouvelles matières inscrites dans le calendrier de cette session ordinaire de mars au niveau de la chambre basse du Parlement. Entre-temps, l'APLTP, qui est chargée de mener la lutte contre la traite des personnes en RDC, a mis en place un numéro vert (129) pour la dénonciation et la prise en charge des cas de traite des personnes.

Prince Mayiro