La table ronde organisée par la présidence du 13 au 14 avril de l'année en cours, sur l’accord signé entre le groupe Ventora de l'homme d'affaires israélien Dan Getler et la RDC portant sur la restitution des actifs pétroliers et miniers, s'est clôturée sur fond de profondes divergences entre les organisations de la société civile ayant pris part.
Convié à ces assises, le Mouvement National des Consommateurs Lésés (MNCL) s'était abstenu de signer la déclaration finale afin de s'imprégner des contours de l'accord dont il est question.
Devant la presse ce lundi 09 mai 2022 à Kinshasa, Joël Lamika, coordonnateur de cette structure évoluant dans le secteur socioéconomique, a salué l'arrangement à l'amiable du litige entre le groupe Ventora et le gouvernement congolais permettant à la RDC de contourner une longue démarche judiciaire à une issue incertaine. Il a insisté sur la publication de cet accord pour raison de transparence.
« Après avoir enquêté sur la valeur des actifs miniers et pétroliers qui ont été restitués à la RDC, le Mouvement National des Consommateurs Lésés s'est engagé justement à saluer cet accord. Il encourage le gouvernement à rendre public cet accord pour raison de transparence, mais aussi nous tenons à signaler au peuple congolais que l'État vient de récupérer notre gisement Deziwa qui vaut aujourd'hui plus de 3 milliards de dollars. Nous signalons aussi au peuple congolais que l'État a récupéré les blocs pétroliers I et II du Graben Albertine qui valent plus d'un milliard de dollars. Ce que l'État congolais a gagné, c'est plus qu'une victoire. La population peut se réjouir. L'État congolais nous a assurés qu'il va publier l'accord. Cela va dans le sens de notre combat de tous les jours pour la transparence », a-t-il déclaré.
À l'endroit des structures de la société civile, le coordonnateur du MNCL leur demande « d'arrêter toutes formes de manipulation pour justifier l’obtention des fonds, alors qu’il est possible de travailler dans la vérité et dans l’intérêt des populations congolaises sans prendre en otage le bon sens commun ».
J. Lamika a mis l'accent sur le respect des engagements en exhortant l’Etat congolais de trouver également un accord à l’amiable avec Dig Oil (firme sud-africaine).
« Souvenez-vous, en 2010, la RDC avait octroyé ce bloc à la société Kaprikat et Foxwhelp. Par conséquent, ne pouvant pas accorder l’ordonnance présidentielle à la société Dig Oil, société de droit sud-africain, cette dernière a bénéficié d’une condamnation à l’encontre de l’État congolais à hauteur de 619 millions de dollars. Aujourd’hui, le pays court le risque de voir ses avoirs saisies à l’nternational par cette société qui, bénéficie à ce jour de l’exequatur dans trois pays notamment la France, la Belgique et les USA. Ce qui représente d’ailleurs un préjudice énorme pour l’image du pays au regard du climat des affaires. En conclusion, le MNCL veut aussi connaître le sort que la RDC réserve à ce dossier car c’est cela aussi défendre les intérêts du pays de façon équilibrée », a-t-il souligné.
Il a appelé à la poursuite du processus de récupération de tous les actifs auprès d’autres groupes miniers, pétroliers et même forestier jugés déséquilibrés et moins avantageux pour le pays.
La division a éclaté entre différentes organisations de la societé civile à l'issue de la table ronde qui s'est déroulée sous la houlette de la présidence de la République, portant le protocole d'accord Ventora - RDC. En termes des chiffres officiels, plus de 2 milliards de dollars seront restitués à l'État congolais.
Dubitatif sur la préservation des intérêts nationaux, le Congo n'est pas à vendre (CNPAV) considère D. Getler comme le véritable vainqueur de ces négociations. Pour cette plateforme de la société civile, l'homme d'affaires israélien gagnera un jackpot de plus de 200.000 USD de royalties par jour.
Merveil Molo