Nord-Kivu : Environ 100 cas de malnutrition enregistrés chaque mois à l'hôpital général de Rutshuru (MSF)

Vendredi 8 avril 2022 - 18:16
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Photo : Droit tiers

Près de 100 personnes souffrant de malnutrition sont répertoriées chaque mois à l'hôpital général de référence de Rutshuru, à 75 kilomètres au nord de Goma (Nord-Kivu).

L'inquiètude est de Médecins sans frontières (MSF) qui y est impliqué dans la prise en charge de nombreux patients depuis 2005 à travers la fourniture gratuite des soins médicaux, chirurgicaux et nutritionnels d'urgence.

Un vrai contraste. Car, en effet, Rutshuru est réputé pour la fertilité de son sol ainsi que son importante production agricole. Mais, au Nord-Kivu, il reste l'une des contrées les plus frappées par la malnutrition.

Dans un rapport publié ce vendredi 8 avril et consulté par 7SUR7.CD, cette organisation internationale informe qu'en la seule année 2021 par exemple, elle a pris en charge 3.200 cas. De mauvaises habitudes alimentaires qui exposent principalement les femmes enceintes ou allaitantes ainsi que des enfants de moins de 5 ans.

"Mon enfant est interné à l'hôpital général de Rutshuru depuis un mois. Je manque de nourriture et n'arrive plus à produire de lait pour le nourrir. Il souffre de la malnutrition. Actuellement, il vit du lait thérapeutique fourni par l'hôpital. Je crains que son état de santé se détériore à notre sortie", a témoigné la déplacée Maombi Elisabeth qui s'est confiée à un responsable de MSF local.

À cela viennent malheureusement s'ajouter des conflits armés chroniques qui impactent la circulation des personnes et l'accès humanitaire dans certaines zones. Cette recrudescence de l'insécurité empêche également plusieurs ménages de retourner dans leurs villages afin de reprendre leurs anciennes activités champêtres et pastorales. Ce qui dégrade la situation humanitaire déjà difficile.

De ce jour, des attaques armées dans le Rutshuru contraignent plusieurs civils à vider leurs localités. Au lieu de se concentrer à leurs activités, ces populations  vivent des dons et au dépens des organismes internationaux. Ceci justifierait peut-être d'une part, "ce paradoxe de malnutrition sur une terre agricole"

Isaac Kisatiro