Le ministre des droits humains Fabrice Puela a lancé le lundi 14 mars 2022 à Tshikapa chef-lieu du Kasaï, les consultations populaires sur la justice transitionnelle.
La cérémonie a eu lieu dans la commune de Dibumba 2 en présence de toutes les couches soci-politiques de la province, des députés nationaux, des autorités traditionnelles ainsi que de la société civile du Kasaï.
Dans son allocution, le ministre des droits humains a déclaré que tous les auteurs des différents massacres connus au Kasaï doivent être punis et ne doivent pas se cacher derrière leurs immunités parlementaires.
"Il est temps que la vérité soit connue. Que nos communautés se parlent et se pardonnent, mais aussi et surtout qu'il y ait poursuite judiciaire. Tous les responsables politiques qui ont tiré les ficelles dans les massacres que nous avons connus au Kasaï soient poursuivis et punis. Lorsque quelqu'un par ses actes a causé la mort à des hommes, il ne peut pas se permettre de se cacher derrière des immunités parlementaires. Nous attendons de l'Assemblée nationale son accompagnement. Devant des crimes qui ont endeuillé les peuples congolais, on ne peut pas pardonner", a déclaré le ministre Fabrice Puela.
Tout en déplorant les tueries commises au Kasaï pendant le phénomène Kamuina Nsapu, le ministre Puela a, au nom du chef de l'État, demandé pardon à toutes les victimes.
Il a, en outre, rassuré de la détermination du gouvernement central de réparer individuellement, collectivement, financièrement et psychologiquement les préjudices causés aux victimes.
"Au nom du chef de l'État congolais, à toutes les communautés de l'espace Kasaï qui se sont senties victimes d'une manière ou d'une autre par le phénomène Kamuina Nsapu, nous demandons sincèrement et de tout cœur pardon. Nous devons apprendre à vivre comme des véritables frères pour ne pas mourir comme des idiots", a-t-il dit.
Fabrice Puela a aussi exhorté les autorités traditionnelles à jouer pleinement leur rôle de l’église au milieu du village.
Il sied de signaler que ces consultations visent entre autres à identifier les causes réelles des violences commises dans cette partie de la RDC, mener des enquêtes, identifier les vrais auteurs et les victimes afin non seulement de réparer mais de sanctionner les auteurs en vue de restaurer une paix durable.
Après Kalemie (Lualaba) et Tshikapa (Kasaï), ces consultations populaires seront lancées à Goma le 18 mars pour se clôturer le 21 mars prochain à Matadi dans le Kongo Central.
Fabien Ngueshe, à Tshikapa