Procès Chebeya : Le ministère public prononcera son réquisitoire le mercredi prochain 

Mercredi 23 février 2022 - 19:54
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Le ministère public va prononcer son réquisitoire à l'audience qui se tiendra le mercredi prochain. Il s'en suivra des plaidoiries de la défense notamment celles des avocats des prévenus Jacques Migabo et Paul Mwilambwe. 

Partie civilement responsable, la République démocratique du Congo via ses avocats, présentera aussi ses conclusions. 

C'est le président de la composition de la Haute cour militaire siégeant au degré d'appel sur le double assassinat des défenseurs des droits de l'Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana qui l'a fait savoir ce mercredi 23 février 2022. 

L'audience de ce jour a permis aux parties civiles de poursuivre et de clôturer leurs plaidoiries. Elles ont postulé des dommages et intérêts de l'ordre de 625 millions de dollars américains. 

Face à la presse, Me Richard Bondo, coordonnateur des parties, a plaidé pour que l'auditeur général (ministère public) ne puisse pas solliciter une peine contre le prévenu P. Mwilambwe étant donné que l'infraction pour laquelle il est poursuivi n'a pas été instruite. 

« Nous avons dans le box des accusés Paul Mwilambwe dont la prévention (désertion) n'a jamais été instruite. Et comme, nous plaidons pour deux défenseurs des droits de l'Homme, nous-mêmes défenseurs des droits de l'Homme, nous ne pouvons pas encourager le ministère public à requérir des peines privatives de libertés contre le commissaire supérieure adjoint Mwilambwe », a-t-il déclaré. 

Il a plutôt encouragé le ministère public à requérir des sanctions pénales contre notamment C. Ngoy Kenga Kenga qui refuse toujours de comparaître. Selon Me Bondo, Kenga Kenga est un mercenaire venu du Rwanda qui a été utilisé par Joseph Kabila et John Numbi. 

« Nous encourageons le ministère public à requérir à charge du mercenaire Kenga Kenga qui a été invité ici pour nous tuer par monsieur Kabila et John Numbi, qu'il l'avait connu dans l'Est du pays lors de l'opération Umoja wetu avec mixage, malaxage des forces rwando-congolaises. Tout ça pour brimer les Congolais et surtout tuer avec comme leitmotiv la solution finale selon la version du Tribunal de Nuremberg qui était la tactique des Nazis. Le nazisme qui a été couronné chez nous par les pratiques du président sud-africain, théoricien de l'apartheid et l'homme qui a été très dur et qui a occasionné les massacres de Soweto et l'assassinat de Steve Biko, nous citons Balthazar John Vorster. Joseph Kabila était le Vorster congolais. C'est pour cela que comme il n'est pas prévenu, nous pensons que c'est un parjure qui a violé son serment. À la justice prochainement de s'occuper de lui. Nous avons tout simplement dit que c'est un crime d'État », a-t-il fait remarquer. 

Les policiers Christian Ngoy Kenga Kenga et Jacques Migabo sont accusés notamment de détournement d'armes et munitions de guerre, assassinat, terrorisme et enlèvement. Le fait infractionnel mis à charge de Mwilambwe est la désertion. Tous ces trois officiers de la police ont été condamnés au premier degré à la peine de mort. 

Merveil Molo