
L'Agence de prévention de Lutte contre la Traite des Personnes (APLTP), qui est un service spécialisé de la présidence de la République, a organisé le jeudi 20 mai une réunion d'information avec les femmes leaders de la société civile de la ville de Kinshasa. L'objectif était d'échanger sur le fléau de la traite des personnes qui semble battre son plein en RDC.
Pour Cécile Meta, coordonnatrice de l'APLTP, les femmes qui ont pris part à cette rencontre ont été choisies parce qu'elles ont la possibilité de répercuter l'information à la population à travers leurs associations respectives.
"Nous les avons choisi parce qu'elles sont dirigeantes de regroupements et organisations de la société civile. Elles ont donc du monde derrière elles et vont pouvoir transmettre l'information à la population. Ainsi, si elles maîtrisent les notions de la traite, si elles ont l'information sur les modes opératoires et les formes de la traite, elles vont communiquer à la population. Et dès que la population est informée et voit ces actes se commettre dans son milieu, elle va nous contacter", a-t-elle déclaré.
Organisée avec l'appui financier de l'USAID et l'assistance technique de l'Organisation internationale des migrations (OIM), cette réunion a permis aux femmes de la société civile de Kinshasa d'avoir des notions sur les formes de la traite des personnes les plus recensées en RDC, qui sont entre autres le recrutement des enfants par les groupes armés, l'utilisation des femmes et enfants dans les carrières et mines, la mendicité forcée, la prostitution d'autrui, l'esclavage sexuel et domestique dans les zones de conflits et grande agglomérations et aussi le travail forcé.
Générant un profit de 32 milliards de dollars USD pour les trafiquants à l'échelle internationale, selon le rapport de l'Organisation des Nations-Unies de lutte contre le crime (ONUDC), la RDC est un bon terrain de chasse pour les trafiquants, suite notamment à ses frontières presque toutes poreuses.
C'est ainsi que les femmes leaders de la société civile ont été informées de l'existence d'un projet de loi spécial déjà transmis au gouvernement par l'APLTP, portant criminalisation, prévention et répression de la traite des personnes en RDC. Une fois promulguée, elle permettra aux juridictions, parquets et autres services d'enquêtes de mieux traquer et sanctionner les trafiquants, protéger et indemniser les victimes pour une meilleure réintégration sociale.
Signalons que cette réunion s'est clôturée par la lecture d'une déclaration rédigée par les participantes dans laquelle elles se sont engagées de sensibiliser la population sur les variantes de la traite des personnes de plus en plus récurrentes en RDC, afin que chacun fasse de la lutte contre ce phénomène qui avilit l'homme, une affaire personnelle.
Bienfait Luganywa