Dans le souci de contrer les manœuvres visant sa déstabilisation, le Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) vient de remettre de l’ordre dans sa boutique. Hier mardi 22 décembre 2015, ce parti phare de la plateforme politique G7, « exclu » ou « auto-exclu » – c’est selon – de la Majorité Présidentielle depuis mi-septembre 2015, a procédé au nettoyage de ses écuries.
Une manière pour le parti de Pierre Lumbi de séparer le bon grain de l’ivraie. En effet, au cours du point de presse organisé à son siège, son Secrétaire exécutif national, Dieudonné Bolengetenge, a annoncé la suspension de l’honorable Chrysostome Vahamwiti, jusque-là 3me vice-président chargé des questions économiques et financières, et de l’honorable Mavinga, Secrétaire Exécutif sous-fédéral de la Tshangu (Kin –Est).
Il est reproché aux précités de mener des activités de démobilisation des militants, prétendant que le MSR serait toujours dans la Majorité Présidentielle.
Bolengetenge a demandé aux députés et autres membres du MSR, qui se sont rebellés contre la nouvelle ligne politique du parti tracée lors du dernier Congrès, de quitter le navire.
Le Secrétaire exécutif national donne deux possibilités aux « rebelles » : soit créer leurs propres partis politiques, soit adhérer à l’un des partis déjà membres de la Majorité présidentielle, avec comme conséquence de libérer le mandat d’élu obtenu sur les listes du MSR.
«On ne peut être député d’un parti appartenant à l’opposition en restant soi-même dans la majorité ; à moins d’être un tricheur ou un malhonnête mu par des intérêts inavoués », a-t-il martelé, avant de rappeler qu’ayant été exclu de la MP, son président national révoqué et ses cadres forcés de démissionner des postes occupés dans les institutions de la République, à la demande et sur injonction des décideurs de la Majorité, le MSR demeure membre du G7, au sein de l’Opposition.
Concernant « les gesticulations de maître Yoko Yakembe, le MSR a décidé depuis le 30 novembre 2015 de porter son cas devant les instances judicaires », a souligné Dieudonné Bolengetenge.
Se référant à l’article 31 de la loi portant organisation des partis politiques, il a dénié à maître Yoko le droit et la qualité de dissoudre le MSR dont il n’est pas membre.
Il a affirmé que toutes les décisions prises ou à prendre à son encontre suivant les thèses soutenues par maître Yoko, de surcroit avocat et professeur de droit censé connaitre la loi, seraient « iniques et complaisantes, dans le seul but de l’empêcher de poursuivre son combat pour la démocratie en RDC ».
Bolengetenge a fait remarquer que « son parti, le MSR, se bat pour le respect par tous de la Constitution et des lois de la République ; il ne cherche pas à les violer et de fait ne court pas le risque de dissolution par les tribunaux ».
Aux pourfendeurs du MSR, ce fidèle de Pierre Lumbi fait savoir que « sa formation politique est aujourd’hui un état d’esprit difficile à effacer par des petites combines politiques ou des menaces de démantèlement des éléments de manifestation extérieure du parti ».
« Le MSR, poursuit-il, est encore une éthique qui caractérise des hommes et des femmes fondamentalement allergiques à la corruption et à l’impunité, soucieux de responsabilité et de redevabilité ».
« Pour finir, nous disons que le MSR ne trahira jamais les aspirations de notre peuple et continuera à lutter pour une nation congolaise libre de tout arbitraire et toute iniquité », a lâché l’ancien ministre des Affaires Foncières, qui a conclu son coup de gueule par le slogan interpellateur de son parti : « Peuple congolais lève-toi, cette affaire te concerne ».
ERIC WEMBA