Tshisekedi à Kodjo : - Non au dialogue made in Kabila, - Oui au dialogue de l’ONU

Mardi 21 juin 2016 - 10:23
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Le brouillard qui plane sur le dialogue en République du Congo est loin de se dissiper.

La rencontre dans la soirée du vendredi 17 juin 2016 à Bruxelles entre le facilitateur désigné par l’Union Africaine, Edem kodjo et le président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, Etienne Tshisekedi, dans sa casquette du chef de file du Rassemblement des forces acquises au changement a accouché d’une souris.

 

Le vieil opposant congolais n’a voulu rien concéder à son hôte. Tshisekedi est reste ferme sur ses préalables pour participer au dialogue. Il s’abstient de participer au dialogue convoqué par le président Kabila, exigeant auparavant la libération des prisonniers politiques, et la mise en place d’un panel d’experts de la Communauté internationale. L’unique point de convergence est que le Lidder maximo et ses alliés de G7, AR, la Dynamique et la société civile, restent toujours favorable au dialogue politique pour baliser le chemin des élections qui doivent se tenir selon eux, dans les délais constitutionnels.

 

Après ce, pavé de Tshisekedi, la tâche se complique davantage pour le facilitateur Edem Kodjo qui se trouve actuellement en face de deux visions du dialogue diamétralement opposées.

 

D’une part, la Majorité présidentielle qui soutient que son autorité morale, Joseph Kabila, de surcroit président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions et le seul dirigeant habilité à convoquer le dialogue.

Les sociétaires de la famille politique du Chef de l’Etat se basent donc sur l’ordonnance du 28 novembre 2015 convoquant le dialogue. Et de l’autre part, les conclavistes de Genval rassemblés autour de Tshisekedi, qui dénient au président Kabila le droit de convoquer le dialogue.

D’après ces acteurs de l’opposition, Kabila qui fait partie du problème, ne peut être juge et partie.

Ils s’accrochent donc au dialogue selon l’esprit et la lettre de la résolution 2277 du Conseil de sécurité, qui doit être convoqué par l’ONU.

Après l’échec des concertations nationales initiées par le président de la république dont plus de 2/3 des résolutions sont demeurées lettre morte, le dialogue made in Kabila ne donne aucune garantie quant à l’opposabilité de ses décisions.

Faisant face à ce dilemme, Kodjo serait-il devenu facilitateur d’un dialogue des sourds?

 

Une chose est vraie, l’ancien Premier ministre togolais n’est pas encore au bout de ses peines en terre congolaise où le climat politique frise la méfiance parvenue à son paroxysme.

Par Eric WEMBA