Ce n'est pas la première fois qu'il y a des pressions, mais il s'agit tout de même, ce coup-ci, de l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies. Samantha Power hausse le ton face au Rwanda et demande au président Paul Kagame de « montrer l’exemple » en termes de respect des mandats.
Après l’inquiétude exprimée par l’Union européenne, c’est au tour de la diplomatie américaine de hausser le ton. Traditionnels partenaires de Kigali, les Etats-Unis surveillent de près le processus de modification constitutionnelle au Rwanda.
Mardi, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies a souligné l’opportunité, pour Paul Kagame, de permettre l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants : « Le président Kagame a l’opportunité de montrer l’exemple, dans une région où les dirigeants semblent avoir tendance à se considérer comme irremplaçables à la tête de leurs pays », a dit Samantha Power.
Après avoir salué les immenses progrès réalisés par le pays, l'ambassadrice s’est adressée de manière directe et personnelle au président rwandais :
« Encore une fois, nous pensons qu’il est extrêmement important pour le Rwanda, qui fait figure d’exemple en termes de santé publique, de parité et d’éducation, d’être également un exemple en matière de gouvernance démocratique et de respect de la limitation des mandats. Personne n’est irremplaçable. Nous souhaitons donc que le président Kagame se retire à la fin de son mandat en 2017. »
« Nous sommes informés des différentes manipulations parlementaires qui ont eu lieu », a ajouté Samantha Power. Après le vote de l’Assemblée nationale et du Sénat, le texte doit maintenant être soumis à référendum. Compte tenu de la faiblesse de l’opposition, il devrait être adopté sans problème. Paul Kagame, quant à lui, ne s’est toujours pas encore exprimé sur ses intentions.