La faml1e politique du chef de l’Etat vit des moments de fortes turbulences et, avec elle, toute la classe politique. Ambassadeur, chef de la Maison civile du chef de l’Etat, et pasteur de son état, Théodore Mugalu estime qu’à la Majorité les gens sont venus non par idéologie mais pour des espèces sonnantes et trébuchantes. Aussi ce tournant est-il important pour décaper tout le colmatage, le plâtrage afin de ne garder que la racine.
Le pasteur Théodore Mugalu, chef de la Maison civile du chef de I ‘Etat était, samedi 3 octobre, l’invité spécial de l’émission « Questions d’actualité » dont l’enregistrement a eu lieu au Studio Mama Angebi de la cité de la Radiotélévision nationale (RTNC). Portant sur le thème « La puissance des sentiments pour construire ou détruire », invité devait, en effet, donner sa lecture des intrigues qui se trament au sein la Majorité présidentielle.
D’entrée de jeu, le serviteur de Dieu a déclaré que « les gens ont adhéré à la Majorité présidentielle pour des intérêts personnels, pour de espèces sonnantes et trébuchantes alors qu‘ils devaient être conduits par une idéologie. La MP est à un tournant historique où le colmatage, le plâtrage doit tomber pour ne garder que la racine ».
A en croire l’ambassadeur Théodore Mugalu, ce temps est nécessaire pour que soit tracé le schéma qui mène vers l’absolu de la Majorité présidentielle.
Aujourd’hui, la MP présente l’image d’un marché de dupes comme d’ailleurs l’ensemble de la classe politique congolaise, parce qu’elle manque d’abo1u politique comme cela est le cas aux Etats-Unis d’Amérique ou en F rance.
La raison, a-t-il précisé, c’est que la RDC dispose d’un peuple indiscipliné. « S’il n’ya pas de foyers sérieux, comment le leader politique peut-il se montrer sérieux dans ses alliances ? En fait, l’homme politique est le reflet de 1 ‘éducation reçue au berceau. C‘est donc l’affaire de la femme et de l’homme congolais qui ne sont pas sérieux dans leurs relations sentimentales », a-t-il réfléchi par ailleurs.
Le Glissement et le dialogue
Pour l’ambassadeur Mugalu, le climat de déballage, de discrédit et de messages contradictoires entre leaders politiques est une image honteuse qui afflige Dieu. Allant de son explication, le pasteur Théodore Mugalu a ajouté : « Quand Dieu voit la RDC, Il voit une seule nation. Et si les Congolais doivent développer des sentiments d’inimitié les uns envers les autres, par amnésie spirituelle ; ce qui entraîne la destruction. Alors que l’espace politique devait ressembler à celui de sport, où règne le fair-play ».
Avant d recommander aux Congolais d’aimer la nation comme un être humain. Mu par ce sentiment, a-t-il enchaîné, chaque Congolais devra se considérer comme une cellule ou un membre de ce corps humain.
Pour ce faire, a-t-il prêché, il faut que le Congolaise devienne un citoyen qui aime son pays comme sa femme, sa mère ou son époux. S’agissant du glissement, le pasteur lui trouve une explication à la fois biblique et constitutionnelle, selon Esaïe 42, et l’article 70 de la loi fondamentale. Ce dernier texte de loi stipule que l’actuel chef de l’Etat reste en fonction jusqu‘à l’entrée en fonction d’un nouveau élu. Pour le pasteur Mugalu; ce temps de freinage doit être encadré par la loi. La Bible est pleine d’illustration, a-t-il dit.
Et dans l’exégèse que le pasteur fait de ce passage biblique (Esaïe 42,3), on retient que «Tant la mèche du pouvoir brûle encore, on y touche point. Celui qui y touche s’attaque à Dieu, le donateur de tout pouvoir ». En termes clairs, Théodore Mugalu a dit que « se déclarer candidat présidentiel en ce moment-ci est anticonstitutionnel », car Joseph Kabila, l’actuel chef de l’Etat, a encore un mandat qui court jusqu’en 2016. Et tant que le luminion brille encore, on n’y touche point.
De son avis, «les Congolais ont besoin d’un lavage de cerveau pour que ceux qui veulent gouverner avec Kabila adhère à sa vision, à l’idéologie prônée par Mzee Laurent-Désiré Kabila, celle de refuser le compromis avec les multinationales prédatrices de l’économie congolaise, briser la bourgeoisie compradore ». Et cette adhésion se fait non avec le corps mais avec l’esprit.
Au bout du compte, Théodore Mugalu recommande au président de la République et aux autres compétiteurs politiques de référer à Dieu, le donateur du pouvoir. Comme pour dire que l’absolu de Dieu n’est pas constitutionnel. « Et le drame, a-t-il déploré, la RDC ne dispose pas d’absolu commun, chacun y va de son absolu ».
ST Augustin K.