« Décidé à desserrer l’étau, le pouvoir de Kinshasa a chargé Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale, de contacter les dirigeants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), indique une source kinoise proche de la majorité présidentielle. «L’objectif est de négocier la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par Félix Tshisekedi», ajoute-t-elle. Selon notre interlocutrice, en contrepartie, I’UDPS s’engagerait à soutenir le candidat que présentera la Majorité Présidentielle a l’élection présidentielle de 2016.
En nouant le contact avec l’UDPS, la majorité au pouvoir voudrait barrer le chemin conduisant à la tête de l’Etat à Moïse Katumbi ainsi qu’à Vital Kamerhe». C’est l’extrait d’un article publié sur le site congoindependant.com sous le titre : «Des contacts entre le clan kabiliste et I’UDPS en Europe?»
D’après des sources, l’architecture politique congolaise pourrait prendre une autre configuration dans les semaines ou mois qui viennent. Des officines politiques sont mises à contribution pour obtenir l’organisation d’un dialogue politique à l’issue duquel seront mis en place de nouvelles institutions politiques.
Dialogue. Ce vocable français est en train de gagner de la place dans le langage politique en République Démocratique du Congo (RDC) depuis un certain temps. Il est plus prononcé du côté de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti d’Etienne Tshisekedi. Depuis Bruxelles, en Belgique, où il poursuit des soins médicaux, le leader de l’UDPS a écrit à Martin Kobler, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, pour convoquer le Dialogue. Pour l’ancien Premier ministre de Mobutu, ce dialogue doit être convoqué selon l’esprit de l’Accord de paix signé à Addis-Abeba (Ethiopie). Toutefois, Etienne Tshisekedi reste flou sur le contenu du dialogue qu’il sollicite. Pour lui, ces assises auront comme mission principale de lui restituer son imperium ; l’homme estimant que Kabila lui avait volé sa victoire à la présidentielle de 2011.
L’appel lancé par Etienne Tshisekedi semble trouver d’écho du côté de la Majorité Présidentielle. Dans le camp présidentiel, l’on rappelle que la main du chef de l’Etat, Joseph Kabila, reste tendue et qu’il est prêt à parler avec tout le monde dans le cadre du renforcement de la cohésion nationale.
Dans l’entre-temps, les autres franges de l’Opposition estiment que s’il y a dialogue, les travaux devraient tournés autour du calendrier électoral et que toutes les parties doivent prendre l’engagement en ce qui concerne l’inviolabilité de la Constitution en vigueur en RDC.
Le Gouvernement de cohésion sacrifié
« Gouvernement de cohésion nationale : une épine au pied de Kabila ». Ce titre avait barré la Une du quotidien L’Observateur, un journal coté proche du pouvoir, sinon du Premier ministre Matata Ponyo. Le journal estime qu’il est tôt d’évaluer l’efficacité d’un Gouvernement deux mois après sa mise en place, mais il rappelle que des analystes attentifs l’avaient souligné dès le départ que ce Gouvernement qui est bel et bien de cohésion nationale portait les germes de sa propre destruction. Car, ajoute l’auteur de l’article un Gouvernement de cohésion nationale a la particularité d’être hétérogène.
«Les deux années et plus qu’a duré Matata I, on avait senti n l’homogénéité. Tous les ministres étaient rangés derrière leur chef d’équipe», souligne L’Observateur. Pour ce dernier journal, le Gouvernement issu des Concertations nationales est placé sur les épines sur la voie sur laquelle devait marcher le Premier ministre.
Cette révélation faite par un journal proche de la Primature met presqu’à nu les difficultés auxquelles est confronté le chef du Gouvernement. Du coup, certains analystes de la scène politique congolaise croient que tout est mis en œuvre pour bloquer le bon fonctionnement de l’équipe Matata II afin de montrer à la face du monde qu’il faut convoquer la dialogue politique en RDC.
Des indices perceptibles
Plusieurs journaux parus à Kinshasa la semaine passée avaient révélé qu’un émissaire du pouvoir est rentré de Bruxelles la semaine passée où il est allé rencontrer Etienne Tshisekedi et son fils Félix Tshisekedi pour leur proposer un deal politique. Selon notre confrère C-News, le clan Tshisekedi aurait repoussé l’offre de Kinshasa, mais d’autres sources renseignent que les contacts ne sont pas totalement rompus entre les deux parties.
« Un nouveau schéma politique est en gestation. Il consiste à la mise en place d’un autre Gouvernement qui sera dirigé par un Premier ministre issu de la vraie Opposition et secondé par quatre vice-Premiers ministres dont deux viennent de la Majorité Présidentielle et deux autres de l’Opposition». L’homme qui nous file cette information est un habitué des couloirs du pouvoir de Kinshasa.
Pour revenir à l’offre faite à l’UDPS, d’aucuns se souviendront qu’au-delà de la convocation du dialogue politique faite par Etienne Tshisekedi, ce dernier avait reçu en son domicile de Limete à Kinshasa, l’ambassadeur Mugalu qui se trouve être non seulement le chef de la Maison Civile du chef de l’Etat, mais aussi l’un de ses hommes pour des «missions secrètes». Car, a-t-on appris, «rien n’avait filtré de l’entretien entre le leader de l’UDPS et son visiteur».
L’actualité politique congolaise pourrait connaître des transformations dans des jours ou semaines qui viennent, préviennent plusieurs sources politiques.
CONGO NOUVEAU