En effet, la centrale électorale semble avoir définitivement tourné le dos à l’église catholique. Au regard de ce qui se passe, l’Eglise catholique éprouve toutes les peines du monde à installer l’un de ses poulains aux commandes de cette institution tant convoitée dans la conduite et l’organisation des élections en République démocratique du Congo.
Ce désamour ne remonte pas d’aujourd’hui; elle date de 2006 et la malédiction semble continuer jusqu’en 2016 où la tension est déjà vive dans tous les esprits en prévision des échéances électorales à venir.
A cet effet, que c’est soit la Commission électorale indépendante, CEI de l’abbé Malumalu, la Commission électorale nationale indépendante, CENI du pasteur Ngoy Mulunda, la Ceni de Malumalu II ou la Ceni de Naanga, l’Eglise catholique, à travers la Conférence épiscopale nationale du Congo, CENCO, qui met un point d’honneur dans l’organisation des élections crédibles et transparentes dans le respect du délai constitutionnel, a visiblement perdu tout espoir de diriger dans un avenir proche la Ceni.
Alors que l’on voyait l’ombre d’un délégué de l’Eglise catholique planer afin de prendre la tête de cette institution d’appui à la démocratie après la démission le 10 octobre 2015 dernier du très médiatisé et très contesté prêtre du diocèse de Butembo, c’est plutôt un illustre inconnu du grand public qui, après plusieurs rounds de tractations et à la surprise générale, va prendre la tête de la Ceni, dans un climat politique et social délétère, teinté de méfiance et enclin au « glissement » tant redouté.
Il s’agit bel et bien de l’ancien Secrétaire exécutif national adjoint, Corneille Naanga. Conséquence, une fois désigné dans cette ambiance, comme tous ses prédécesseurs, celui-ci a tout de suite été contesté par les confessions religieuse qui logiquement devait pourvoir au poste laissé vacant par Apollinaire Malumalu, au rang desquelles l’Eglise catholique et une constellation des églises de réveil. Elles étaient montés au créneau pour rejeter la candidature de Naanga.
Car, faut-il le rappeler, que ce soit pour la Cei ou pour la Ceni, l’abbé Apollinaire Malumalu, bien que prêtre catholique, n’avait jamais bénéficié du quitus de l’Eglise catholique. Pour cause, à chaque fois que ce dernier avait été désigné à la tête de la centrale électorale nationale, il l’a été avec la bénédiction du pouvoir en place, il a tout de suite été contesté par l’Eglise catholique.
De plus, lorsque le pasteur Daniel Ngoy Mulunda avait été désigné en Avril 2011, nombre des congolais ont encore frais dans les mémoires la passe d’arme entre le Cardinal Laurent Monsengwo et la Ceni sur les résultats contestés des élections législatives nationales et présidentielle. Le cardinal dans une lettre apostolique déclarait que « les résultats ne sont ni conformes à la vérité et à la justice ». Depuis, les résultats des élections ont perdu toute crédibilité dans une large partie de l’opinion publique nationale et internationale.
Bref, c’est échec et mat. Car, quelle que soit la conjoncture, c’est malheureusement un nouveau camouflet que vient de subir l’Eglise catholique de la RDC à vouloir placer quelqu’un à la tête de la Commission électorale nationale indépendante.
VAN