Retour au bercail. Tshisekedi : la montagne de défis !

Mercredi 27 juillet 2016 - 08:10
Son arrivée  à Kinshasa, ce mercredi 27 juillet, par un régulier d’Air France ou par un jet privé affrété par Katebe, ne fait plus de doute. Pas, non plus, l’accueil délirant que ses partisans se préparent à lui réserver. Seulement, il revient au pays alors qu’un nouveau décor politique est planté. Le Facilitateur Edem Kodjo a présidé  hier,  mardi 26 juillet, la première réunion de validation de mandats des délégués au Comité Préparatoire du Dialogue dont il va lancer les travaux, le 30 juillet. La Majorité Présidentielle, dans un meeting au Stade Tata Raphaël,  va parler le 29 juillet. Tandis que la CENI démarre l’enrôlement des électeurs à partir du Nord-Ubangi, le 31 juillet, le même jour que son propre  meeting à Kinshasa, après un long séjour à Bruxelles. Entretemps, du côté de  l’Union Africaine, il est exclu, du moins avant la tenue du dialogue en RDC,  d’envisager la possibilité de défaire Kodjo, pourtant, récusé par Tshisekedi. Et, dans ce contexte-là, marqué par le début de la défection progressive des opposants qui  répondront à l’appel du Facilitateur ainsi  ‘’satané’’, comment  retrouvera-t-il  l’embellie  scellée à Genval et coulée sous forme  d’Acte d’engagement ? Certains opposants, qui avaient pris part au Conclave de Genval et de la Dynamique de l’Opposition, ont été aperçus notamment, Clément Kanku et Jean-Lucien Bussa. Le premier cité, très connu pour sa liberté d’action, avait, en juin 2015, répondu aux Consultations présidentielles. Il a fait publier une déclaration dans la presse congolaise appelant les acteurs politiques du pays à plus de responsabilité. Une déclaration dans laquelle il demandait à Etienne Tshisekedi de faire attention aux agendas cachés. Le second n’est pas compris de ses compagnons de la Dynamique.  Il y a, depuis, des analystes qui misent sur une éventuelle implosion du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au Changement que préside Etienne Tshisekedi. Mais, l’on constate qu’au lendemain de sa décision de récuser Edem Kodjo comme Facilitateur, la plupart des conclavistes de Genval se sont rangés. Le Secrétaire général de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), parti que dirige Vital Kamerhe, comprend et partage, sur toute la ligne, la décision prise par l’opposant historique Tshisekedi. L’UNC, bien que n’étant pas membre du Rassemblement de Genval, a épousé toutes les Résolutions du Conclave pour autant qu’elles rencontrent les grandes revendications politiques du parti. Le Mouvement de Libération du Congo (MLC), dont le Président national, Jean-Pierre Bemba, purge une peine de 18 ans d’emprisonnement fixée par la Cour Pénale Internationale (CPI), a pris ses distances face aux conclavistes de Genval. Eve Bazaïba, la Secrétaire générale du parti, a dernièrement effectué le déplacement de Brazzaville à la rencontre de l’éternel Président congolais, Denis Sassou Nguesso. Sa conception du Dialogue centrée  sur la Résolution 2277 du Conseil de sécurité, après les ratés des Concertations  nationales auxquelles le MLC avait participé, n’est vraiment pas éloignée de Genval. Eve Bazaïba  n’est pas la seule personnalité politique à avoir traversé le majestueux fleuve Congo.  D’autres l’ont fait avant elle. Pour sa part, Etienne Tshisekedi ne s’est pas encore prononcé sur la soudaine intervention directe de Sassou dans les consultations pré-dialogue. Y sera-t-il favorable, lui, qui, en 2013 avait posé un lapin à Sassou qui voulait donner un coup de pouce aux Concertations nationales dont les Résolutions, pour l’essentiel, sont restées lettre-morte, à ce jour ? Quoi qu’il en soit, le Président du Rassemblement de Genval doit tenir compte de cette évolution dans son meeting du 31 juillet prochain. Etienne Tshisekedi sera, évidemment, précédé par les ténors de la Majorité Présidentielle qui ont prévu une grande activité politique en soutien aux combats du  Président Kabila, le 29 juillet, au stade Tata Raphaël. Logiquement, dans l’élaboration du discours, la tâche des ténors de la Majorité Présidentielle apparaît plus facile dans la mesure où, Edem Kodjo, avec sa réunion d’hier mardi, a jeté la peau de banane sous les pieds de Tshisekedi, présenté,  désormais,  comme l’homme qui obstrue la recherche d’une solution négociée à la crise politico-électorale en RDC. Kodjo reviendra à la charge un jour après la manifestation de la Majorité Présidentielle, c’est-à-dire,  le 30 juillet, pour lancer les travaux du Comité Préparatoire. En revanche, le fait qu’Etienne Tshisekedi, au nom du Rassemblement de Genval, soit le dernier à parler au peuple, lui donne l’avantage de répondre,  à la fois,  à la Majorité Présidentielle, à Edem Kodjo et à la CENI qui procédera, le même 31 juillet, au démarrage de l’opération d’enrôlement des électeurs. Sur toutes ces questions, Tshisekedi n’a pas droit à l’erreur en ce moment précis de l’histoire du pays où le silence annonce la tempête. La Pros.