Processus électoral. RDC : vers une solution médiane !

Mercredi 9 mars 2016 - 05:21

La simple idée que l’année 2016 se termine sans la moindre élection hante les esprits. Comment, alors, débloquer le processus électoral dans l’impasse ? La Majorité Présidentielle tient toujours au projet d’un dialogue politique national fondateur. Le G7 propose des négociations directes pour régler la question du Président intérimaire, le cas échéant. L’UDPS en appelle encore à un dialogue sous médiation internationale dans le format de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. La Dynamique de l’Opposition ne jure que par le respect absolu de la Constitution. Il semble, selon certaines indiscrétions, que l’on s’achemine vers une solution qui aurait l’avantage de couper la poire en deux, de façon à permettre la tenue des élections apaisées. Entre l’intransigeance des uns et des autres, il y a lieu de trouver le juste milieu. Pour Londres, le juste milieu,  c’est la Résolution 2211 du Conseil de Sécurité de l’ONU.   

Le Ministre britannique de la Coopération Internationale, Nick Hurd, de passage à Kinshasa, a proposé que le dialogue inclusif ait lieu en temps opportun afin d’assurer la réussite des élections dans le délai. Nick Hurd, dans sa déclaration, a réaffirmé que le dialogue devrait avoir pour base les termes de la Résolution 2211 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Laquelle enjoint le Gouvernement de la RDC à organiser prioritairement les élections législatives nationales et la présidentielle, prévues en novembre 2016. Le Royaume-Uni constate avec une vive préoccupation que le calendrier électoral de février 2015 n’a pas été respecté. Le Ministre britannique tient pour responsables le Gouvernement de la RDC et la CENI, qu’il appelle à prendre les mesures requises sans plus tarder pour s’assurer que la présidentielle et les législatives se tiennent comme prévu.

La semaine dernière, c’est la Ministre suédoise des Affaires étrangères qui a invité les autorités de la RDC à tout faire pour que les élections se tiennent, comme prévu, en 2016.

Kinshasa ne l’entend, certainement pas, de cette oreille. Samedi 5 mars, certaines confessions religieuses, à l’exception principalement des catholiques, ont lancé un appel en faveur du dialogue pour la paix, a-t-on appris. La CENI, qui doit jouer un rôle central dans le processus électoral, répète, depuis peu, qu’elle n’est pas en mesure de respecter le délai constitutionnel. La révision du fichier électoral, d’après le Président de la CENI, prendrait au moins 16 mois, alors qu’il ne reste plus que 9 mois formellement. La prise de position de la CENI pousse les acteurs politiques à réfléchir sur l’après 2016. La Majorité Présidentielle a assis toute sa stratégie sur l’article 70 de la Constitution qui stipule que le Président de la République resterait en place jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu. L’opposition, particulièrement le G7, évoque l’article 73 de la Constitution qui fixe le calendrier de l’élection du Président de la République, 90 jours avant l’expiration du mandat. Le G7 a publié, en février dernier, une déclaration dans laquelle est posée la question du Président intérimaire, en s’appuyant sur l’article 75 de la Constitution. Entre les lignes, on comprend que, dans chaque camp politique, on n’occulte plus l’hypothèse d’une transition politique dont les contours doivent être définis. Autrement dit, si transition serait instituée, qui devrait la diriger ?

On constate, parallèlement, que la Communauté internationale n’adhère pas à cette idée de transition. Il y a assez de temps pour organiser les élections dans le délai constitutionnel. Ainsi, par exemple, pour l’Organisation Internationale de la Francophonie, 4 à 5 mois suffisent pour réviser le fichier électoral, là où la CENI réclame 4 fois plus. Pour ce qui concerne les moyens financiers, les partenaires occidentaux ont commencé à mettre la main à la poche. Le Royaume-Uni décaisse un acompte de 17 millions de dollars. Le Canada apporte 3’5 millions Usd.

La balle est dans le camp de l’Union Africaine placée devant ses propres responsabilités. Pour le Royaume-Uni, les acteurs politiques doivent s’engager avec le Facilitateur de l’UA, Edem Kodjo.

La Pros.