En marge de la Journée internationale de la Femme, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a organisé hier jeudi 10 mars 2016 à l’hôtel Béatrice, un atelier de réflexion sous le thème : « La participation de la femme au processus électoral, moyen d’atteindre la parité Homme-Femme ». Le président de la Ceni, Corneille Naanga, a co-animé cette rencontre. Il avait à ses côtés, son vice-président, Norbert Basengezi Katintima, sa questeure Pierrette Mwenze et des représentants de plusieurs organisations partenaires militant pour la cause de la femme, entre autres, le Pnud, Onufemme, Counterpart et la société civile. Un nombre important de femmes venues de Kinshasa et de l’intérieur, membres des Ongs de la société civile et des partis politiques, ont répondu présentes à cette réunion.
Pour l’essentiel, elles ont été exhortées par les différents orateurs à s’impliquer massivement dans le processus électoral, à travers de nouvelles stratégies qui seront mises en place par différents partenaires, afin de faire mieux qu’en 2006 et 2011.
Après avoir fait remarquer la diminution du taux de participation de la femme aux élections de 2006 par rapport à celles de 2011 avec des statistiques donnant 13 % de femmes sur 87 % d’hommes à la députation nationale et 11 % de femmes sur 89 % d’hommes en 2006 contre 9 % de femmes sur 91 % d’hommes en 2011, Corneille Naanga a appelé les femmes à réfléchir sur des questions cruciales, notamment comment à travers tous les efforts qu’elle fournit, la femme peut-elle quitter le seuil de 10 % et atteindre une plus grande participation aux élections avec une marge de 100 députés.
En illustration de ce faible taux de participation de la femme au processus électoral ou de sa tendance à la baisse, il a noté que s’agissant des élections des gouverneurs, sur les 135 dossiers des candidats gouverneurs réceptionnés, la Ceni n’a enregistré que 12 femmes sur 135 et 16 pour les candidats vice-gouverneurs sur un total de 135 également.
En affirmant que beaucoup reste à faire dans cette lutte, le président de la Ceni a soutenu qu’il est important de donner l’information et voir où sont les opportunités qui s’offrent aux femmes. Il a souligné par ailleurs que la Ceni attend l’implication de la femme en ce qui concerne le fichier électoral, étant donné que les élections en sont tributaires et qu’il faudra y travailler avant d’organiser des élections crédibles.
La directrice pays de l’organisation américaine Counterpart dont la mission est de contribuer à la transparence et à la crédibilisation des élections, mais aussi d’appuyer l’accès des électeurs à l’information pour leur participation massive, a présenté au cours de l’atelier, le projet dénommé Congo démocratie, qui intègre la question du genre et de l’inclusion sociale, avec la participation de la femme et des groupes marginalisés. A l’issue d’une évaluation de cette structure du mois d’août passé, il est ressorti l’importance d’associer les hommes.
Dans ce même registre, la questeure de la Ceni a encouragé les femmes à s’imprégner des textes légaux, s’intéresser à la politique pour mieux comprendre le processus, tandis que Kapanga Mutombo, représentant de la société civile, a dans son exposé, énuméré les différents éléments stratégiques à mettre en place pour la mobilisation massive des femmes aux élections comme électrices et candidates. Pour lui, celle-ci doit mettre un accent particulier sur la qualité des animateurs de terrain.
Après les différentes interventions, les participantes ont eu un échange interactif avec le président de la Ceni qui a répondu aux questions électorales et celles touchant à la femme. Corneille Naanga leur a donc conseillé d’intégrer des partis politiques ou même d’en créer, pour un meilleur épanouissement, tout en les rassurant de l’accompagnement et de l’appui de la Ceni comme alliée à leur cause.
Myriam Iragi