S’il est vrai que nul n’est prophète chez soi, il ne demeure pas moins vrai que mieux vaut tard que jamais. Léon Kengo vient de rejoindre Vital Kamerhe à grandes enjambées par le biais des prises de positions arrêtées avant- hier lors de la cérémonie de présentation des personnalités membres de son parti qui ont été nommées à des postes ministériels du gouvernement de Matata II rendu public par l’ordonnance présidentielle du dimanche dernier tard dans la soirée.
Profitant de la première sortie officielle de la plate-forme politique dénommée Opposition Républicaine, le professeur Florentin Mokonda Bonza, ci-devant modérateur de cette famille
dont l’autorité morale n’est autre que le patriarche Léon Kengo Wa Dondo, a aligné trois prises de positions qui reprennent mot à mot les lignes principales du discours politique sur lequel Vital Kamerhe a toujours basé son combat depuis bientôt trois ans.
Nul n’est prophète chez soi, parce que le leader de l’Union pour la nation congolaise a été l(un des tout premiers acteur politiques à prédire les pièges que la famille politique proche du président Joseph Kabila préparait minutieusement pour confisquer le pouvoir en violation de la constitution en vigueur.
En proclamant haut et fort que s’agissant de la révision constitutionnelle, l’Opposition Républicaine réitère son opposition cette démarche initiée il y a peu par la majorité présidentielle, Léon Kengo Wa Dondo a tenu à marquer sa différence avec la famille politique se réclamant proche du chef de l’Etat. Un discours qui rappelle celui prononcé par le président du Sénat le jour de l’ouverture solennelle de la session parlementaire d’Octobre dernier et qui avait jeté un pavé dans la mare et semé le trouble dans les rangs des partisans du chef de l’Etat car ayant rejoint les différentes prises de position fermes de la plupart des partis politiques de l‘Opposition radicale, dont l’UNC de Vital Kamerhe, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi et leurs alliés respectifs ainsi que les organisations de la Société civile et l’Eglise Catholique Romaine.
On sait à ce sujet que Vital Kamerhe a toujours répété à qui veut l’entendre et en des termes clairs qu’en sa qualité de l’un des principaux dirigeants des différentes délégations congolaises aux pourparlers de paix pendant la guerre du R.C.D. entre 1998 et 2003, tant à Victoria Falls, Addis-Abeba, Gaborone, Lusaka, Sun City, Pretoria que partout ailleurs, le socle de ces négociations se fondait sur six éléments majeurs. A savoir, l’unité du pays, la démocratie, la paix, l’alternance au pouvoir, la stabilité des institutions républicaines et le respect des droits de l’homme.
Ce sont ces éléments qui ont inspiré la Constitution du 18 février 2006 car reflétant des faits ayant marqué l’histoire sociopolitique de ce pays depuis son accession à la souveraineté internationale. Notamment la crise de légitimité entre le président Kasa-Vubu et le premier ministre Patrice Lumumba qui a abouti à l’assassinat de ce dernier. C’est ainsi que le constituant dérivé a prévu un chapitre important sur le suffrage universel direct pour qu’il n’y ait plus jamais de crise de légitimité aux fonctions suprêmes des institutions de la République. Ensuite, il y a le long règne de feu le maréchal Mobutu qui a conduit ce beau et riche pays dans le gouffre car le régime se croyait éternel. D’où l’article 220 qui prévoit un mandat présidentiel de cinq ans une seule fois renouvelable. Fini le temps des présidents à vie.
Un autre point sur lequel a toujours insisté Vital Kamerhe et que Léon Kengo a répété à l’envie, c’est l’urgence de la publication par la CENI d’un calendrier électoral complet et consensuel pour ne plus revivre les tripatouillages de novembre 2011 de triste mémoire. En plus d’un fichier électoral fiabilisé prenant en compte tous les jeunes gens qui ont atteint l’âge de 18 ans. Bien entendu, Vital Kamerhe et ses alliés exigent la recomposition de la CENI pour plusieurs raisons, dont entre autres la méfiance vis-à-vis de l’Abbé Malu-malu dépourvu de légitimité pour avoir été désavoué par sa source de légitimité, qui n’est autre que l’Eglise Catholique.
Nul n’est prophète chez soi car Vital Kamerhe a été le tout premier acteur politique à dénoncer l’Office National d’identification de la Population ou ONIP du fait de sa composition monocolore car dirigé par des caciques du Régime au pouvoir et dont le but ultime est de prolonger le mandat de leur autorité morale et actuel chef de l’Etat au-delà de 2016 qui demeure la date de la fin de son deuxième et dernier mandat à la tête du pays, conformément à l’article verrouillé 220 de la Constitution en vigueur. Léon Kengo Wa Dondo l’a donc rejoint en rejetant vigoureusement toute révision constitutionnelle et essentiellement un troisième mandat de Joseph Kabila à la tête de la République au-delà de 2016.
Depuis quelques temps, des partis politiques de l’Opposition réclament l’organisation et la tenue d’un dialogue national. Vital Kamerhe a été le tout premier acteur politique à rejeter cette proposition dont l’objectif ne vise qu’à prendre part à la mangeoire qui risque d’aboutir à la prolongation du mandat de Joseph Kabila au-delà de 2016. Tout en saluant la tenue des concertations nationales, Léon Kengo l’a rejoint là aussi en insistant sur le respect du délai constitutionnel et le dialogue permanent entre acteurs politiques et sociaux en vue de trouver des solutions consensuelles à toutes les questions d’intérêt national engageant l’avenir de la nation.
F.M.