Opérateurs économiques, recteurs et administrateurs d’Universités sous pression au Katanga

Mercredi 17 février 2016 - 13:00

Dans un communiqué conjoint, la Ligue Contre la Corruption et la Fraude (LICOF) et JUSTICIA Asbl, deux organisations de promotion et de défense des droits de l’homme basées au Katanga, déplorent des intimidations et menaces de la part des services de sécurité, notamment Agence Nationale de Renseignements (ANR), lors des réunions tenues successivement avec les opérateurs économiques et les responsables des universités et instituts supérieurs de Lubumbashi. Selon les deux associations, c’est depuis minuit de dimanche 14 à lundi 15 février dernier que l’Administrateur général de l’ANR a réuni de manière séparée, dans l’enceinte du gouvernorat de province du Haut-Katanga, les responsables des entreprises publiques et privées, ainsi que ceux des établissements d’enseignement universitaire, les enjoignant de prélever les listes de présence des agents et enseignants pour la journée de mardi 16 février 2016, décrétée journée ville morte par les forces politiques de l’opposition congolaise et les organisations de la société civile, en mémoire des martyrs de la démocratie tombés sur les coups des balles le 16 février. 1992 et exigeant par la même occasion la tenue des élections dans le respect du délai constitutionnel.

 

Des commerçants menacés par le maire de Lubumbashi

Des commerçants ont reçu des menaces de la part du maire de la Ville de Lubumbashi, exigeant que ceux qui n’ouvriraient pas leur commerce le fermerait pour toujours. Ces pratiques, devenues monnaie courante, attestent bien les dérives dictatoriales qui s’installent dans le pays et la volonté des autorités politico-administratives de violer la loi de manière délibérée.

 

Comportement décrié par les organisations signataires de ce communiqué, alors que la Constitution de la République Démocratique du Congo prescrit le droit de manifestation pacifique, les autorités congolaises en général et celles de l’ANR en particulier semblent résolues d’enfreindre les libertés publiques, d’étouffer la liberté d’expression et d’opinion. Certains leur reprochent de n’encourager que les manifestations organistes par les partis politiques soutenant le maintien du chef de l’Etat sortant, ainsi que le dialogue pour se maintenir au pouvoir.

LICOF et JUSTICIA Asbl exigent à l’Administrateur Général de l’ANR de cesser toute intimidation et de laisser les citoyens exprimer leurs points de vue pour le bien fondé de la démocratie et la consolidation des institutions

 

Veillée d’armes à Kananga

Agents et fonctionnaires de l’Etat sont sous fortes pressions!

Les cas éloquents sont ceux des institutions d’enseignement supérieur et universitaire. Aux valves des institutions, un communique laconique y est affiché : “La journée de ce mardi 16/2 n’est pas férié; elle est ouvrable. Chaque personnel doit être à son poste et à l’heure. Tout absent s’expose à des sanctions exemplaires.” Sic. Un observateur averti de la scène politique centre kasaienne a dit que l’opposition a réussi son coup car les détenteurs du pouvoir sont dans la panique. Au Kasaï Oriental, surtout à Mbuji-Mayi, considérée comme fief de l’opposition dont l’UDPS, le mot d’ordre a été suivi par la population qui est restée à la maison.

 

Goma et Bukavu : les activités paralysées

Malgré la présentation de la coupe par les Léopards, les activités commerciales ont tourné au ralenti à Goma et Bukavu, les chefs lieux respectifs du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

 

A Goma, une source basée dans la région indique que la ville morte a été un franc succès. La présence de l’équipe nationale n’a pas attiré la foule.

La même source indique également que le mot a été bien suivi à Lubero où l’insécurité règne en maitre avec la tension intercommunautaire entre Nande et Hutu après les massacres de Miriki.

 

A Bukavu, fief de Vital Kamerhe, président national de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), la ville morte a été un grand succès.

 

Ecoles et commerce fermés. La police patrouille dans la ville. La ville morte se poursuit normalement”, signale notre correspondant dans la région.

 

L’arrivée des Léopards à Bukavu est tombée comme un cheveu dans la soupe au moment où la population voulait être à la maison pour méditer, note notre correspondant dans cette ville.

 

Par GODE KALONJI