Surprise. C’est le mot qu’il faut utiliser pour qualifier l’acte que vient de poser Ne Muanda Nsemi. Dans un document publié le 5 septembre (dont l’authenticité a été certifiée par le bureau de son parti), le leader du parti Bundu dia Mayala renonce au dialogue souhaité par Joseph Kabila et dit prendre sa retraite politique.
Après avoir fait Factualité politique ces dernières semaines en République Démocratique du Congo (RDC), pour avoir demandé une transition de trois ans pour Joseph Kabila, le députe Ne Muanda Nsemi, président du parti Bundu dia Mayala (BDM) a, dans une déclaration faite le 5 septembre, surpris. Il a annoncé, non seulement sa non-participation au dialogue convoqué par Joseph Kabila, mais aussi son retrait de la scène politique. Dans ce document, «Kongo Dieto», le bulletin de ce parti. Ne Muanda Nsemi justifie sa décision par le fait que le pouvoir en place n’a rien fait pour lui et a laissé détruire sa popularité depuis sa rencontre en juin avec Joseph Kabila. Bien plus, le leader du BDM, peut-on lire sur le site de radio Okapi, « fustige le fait que le président Joseph Kabila est resté silencieux face aux accusations selon lesquelles ce dernier lui aurait donné deux millions de dollars américains. Ce silence est coupable, selon le député ». «Le président Kabila, qui sait très bien qu’il ne m’a jamais donné un pareil montant d’argent, a préféré se taire, laissant ainsi au temps le temps de détruire ma popularité», affirme Ne Muanda Nsemi. En outre, poursuit la même source, le député Ne Muanda Nsemi souligne que depuis qu’il a rencontré le président Joseph Kabila - dans le cadre des consultations présidentielles pré-dialogue - «et encaissé toutes sortes de calomnies», le régime en place qu’il dit avoir «sauvé du désastre, n’a rien fait » pour lui.
Retraite politique
Tirant les conséquences de tout ce qu’il a vécu ces derniers temps (il a été lapidé au cours d’un meeting à Muanda, dans la province du Bas-Congo où il est adulé), Ne Muanda Nsemi a pris la grave et lourde décision de quitter la scène politique de la RDC et de ne pas aller au dialogue en gestation. Selon le document publié par son parti, il laisse la charge de Bundu dia Mayala au député Mantezolo, qui en devient le président national.
En froid avec le régime de Kinshasa suite à la chasse lancée contre ses adeptes au Bas-Congo en 2007, mais surtout député de l’Opposition, Ne Muanda Nsemi a surpris plus d’un observateur en soutenant la tenue du dialogue politique voulu par le camp présidentiel. Bien plus, il a même proposé une transition de trois ans pour préparer des élections crédibles en RDC. Lors de sa dernière tournée dan sa province, il faisait le compte rendu de son entrevue avec le président Kabila en juin dernier lors des consultations présidentielles à Kinshasa.
CONGO NOUVEAU