Pour couper court aux spéculations autour de l’opération militaire par les hélicoptères de la Monusco dans les localités de Musanga et Minova (Nord-Kivu), deux missions conjointes entre la Monusco et les autorités locales conduites sur terrain, affirment « la mort d’un combattant dans le village de Minova ». Cependant, aucun civil n’a été ni visé, ni tué dans cette opération.
La Force de la Monusco est intervenue lundi 05 octobre 2015 dans les localités de Musanga et Minova, dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu (Est de RD Congo), où des combats entre groupes armés ont provoqué des mouvements de populations civiles et la destruction massive de maisons.
Les spéculations sont allées dans tous les sens, pour condamner l’intervention aérienne menée par les hélicoptères de combats de la Monusco qui auraient, selon certaines langues, « tué quatre à cinq civils, au cours de leur opération contre les groupes armés actifs dans cette zone ».
Indignée par ces affirmations de nature à discréditer son action et son mandat, la hiérarchie militaire de la Monusco a affirmé que « le bilan de cette opération fait état des pertes dans les rangs des groupes armés ». Ce, avant de diligenter une enquête sur terrain pour en savoir davantage sur les dégâts.
Une délégation RDC-Monusco à Musanga et Minova
Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Monusco de mercredi 14 octobre 2015, le directeur de l’Information publique, Charles Bambara, a rapporté que deux missions conjointes entre la Monusco et les autorités locales, ont été conduites sur terrain. Elles affirment, selon lui, « la mort d’un combattant dans le village de Minova ».
« Cela démontre la transparence avec laquelle la Monusco veut traiter de ces incidents », a ajouté Charles Bambara. Il indique qu’ « une équipe conjointe d’évaluation de la Monusco et du Gouvernement provincial s’est rendue, lundi 12 octobre à l’hôpital de Pangi, où ils ont vu quatre blessés ».
Ici, on constate qu’« une personne est superficiellement blessée et trois autres blessées par balles à la poitrine, résultant de combats antérieurs entre groupes armés », selon la Monusco. « Aucun blessé n’est décédé à l’hôpital depuis le 5 octobre », a insisté le directeur de l’Information publique de la Monusco.
Charles Bambara, a souligné aussi que la population rencontrée sur terrain, affirme que « depuis février, les populations de ces villages avaient quitté les lieux ».
« Les personnes rencontrées sur place affirmant avoir perdu des parents dans cette opération, disent ne pas être sûres qu’elles soient mortes suite aux opérations de la Monusco, car personne n’a vu les corps », a-t-il poursuivi.
Une délégation du gouvernement du Nord-Kivu et de la Monusco devrait se rendre sur le terrain des opérations à Musanga et Minova dans les prochains jours, pour une évaluation de la situation.
Par ailleurs, la Monusco se dit être « disposée à conduire une évaluation conjointe avec toute structure spécialisée pour mettre définitivement un terme aux différentes spéculations sur les conséquences de notre intervention », rassure Charles Bambara. Avant d’ajouter que « la Monusco n’a aucun intérêt à cacher la réalité ».
Au-delà de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, la Monusco dit être intervenue dans le cadre de son mandat de protection des populations civiles et de ses règles d’engagement. Mais, à qui profitent toutes ces spéculations contre les soldats de la Paix ? L’avenir proche nous en dira plus.
Entretemps, la Monusco insiste sur la coordination des opérations militaires entre les FARDC et la Force onusienne. Elle encourage tous les combattants illégaux des groupes armés à déposer les armes et à se rendre sans délais au processus de Désarmement, démobilisation, réinsertion, rapatriement (DDRRR).