Michel Bongongo : « Le gouvernement a le souci d’améliorer les conditions des agents et fonctionnaires de l’Etat »

Lundi 21 septembre 2015 - 12:47

Le gouvernement de la république e initié depuis le mois de mai dernier, un mission de contrôle du détournement de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat ainsi que des frais de fonctionnements des secteurs de l’EPS-INC (Enseignement primaire, secondaire et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté), de l’EPT (Enseignement technique et professionnel), de l’ESURS (Enseignement supérieur, universitaire et recherche scientifique), de la Santé publique et de la Fonction publique, vient de clôturer son enquête, sous la supervision du ministre d’Etat en charge du Budget, prof Michel Bongongo.

Pour ce dernier, l’objectif de cette mission, est de permettre au gouvernement de disposer davantage des moyens qui seront mis à la disposition des agents et fonctionnaires de l’Etat, en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie.

C’est depuis le 4 septembre dernier que les ministres membres de la supervision de ladite Mission composée des ministères précités, ont pris connaissance du rapport synthèse. Mais les résultats ne seront pas rendus publics, pour fa simple raison qu’ils doivent être confirmés par une nouvelle commission interministérielle de vérification, pour qu’ils soient véridiques.

Après analyse et concertation avec e banc syndical, une commission interministérielle dé la vérification de la pertinence des résultats obtenus vient en effet d’être mise sur pied. Elle sera supervisée par le ministre de la Fonction publique et sera composée des experts du gouvernement et des membres de la coordination de la mission, issue du banc syndical, qui travailleront pendant 15 jours.

Selon prof Michel Bongongo interrogé le week-end dernier par la presse, le gouvernement de la république a l’obligation d’établir la vérité et la justice dans toute action qu’il est appelé à mener. La commission de vérification vient d’être mise en place pour besoin de certification des résultats recueillis par les membres de fa mission de contrôle. Ces résultats dit le ministre d’Etat, se rapportent aux salaires et frais de fonctionnement détournés par des réseaux maffieux ainsi qu’aux reliquats que les banques commerciales ont censé reversés au Trésor public après la paie.

A en croire le ministre d’Etat Bongongo, les résultats obtenus sont très encourageants dans le travail que le gouvernement de la république est en train de faire, celui de rationnaliser les dépenses de l’Etat. “ Mais on ne peut faire cette rationalisation sans méthodes, surtout que ces contrôles ne visent guère des règlement des comptes », dit-il, ajoutant que l’objectif du gouvernement est plutôt d’avoir de nouveau des moyens qui seront mis à la disposition des agents et fonctionnaires de l’Etat, pour l’amélioration de leurs conditions de vie. D’où l’importance de la commission interministérielle de vérification des résultats composée des syndicats, des experts du gouvernement ainsi que des membres du gouvernement, sous la supervision du ministre de la Fonction publique.

A une question sur l’affectation de l’argent récupéré, prof Michel Bongongo rappelle que le Premier ministre Matata en initiant cette mission, avait auparavant reçu les syndicalistes pour leur faire savoir à quoi devait servir la moisson. En clair, les fonds à récupérer vont permettre au gouvernement de résoudre les problèmes des agents et fonctionnaires de l’Etat mécanisés, mais non payés, phénomène qualifié des” NP “.

Par ailleurs, prof Michel Bongongo indique qu’il ne s’agira pas seulement des secteurs de l’EPSP, de la santé et de I’ESU. Tous les secteurs publics intéressent le gouvernement, dit-il. Mais pour avoir des résultats probants, il faut procéder par méthode. L’attention du gouvernement sur les trois secteurs précités, se justifient par le fait de l’importance du nombre des agents et fonctionnaires qui y sont affectés, lequel nombre se chiffre à plus de 60% des effectifs de l’administration publique. “ C’est une nécessité pour le gouvernement, de commencer par le gros des troupes qui composent l’administration publique “, a-t-il expliqué.

A une préoccupation sur les éléments de la police et de l’armée, Michel Bongongo affirme que ces deux corps appartiennent à une administration fondamentalement mobile, mieux spéciale. Néanmoins, la mission de contrôle sera étendue dans tous les autres secteurs de l’administration publique, mais de façon méthodique, l’essentiel étant d’aboutir à des résultats escomptés.

Quid de l’intérieur du pays ?
A en croire prof Michel Bongongo, la mission de contrôle sera également diligentée sur toute l’étendue du territoire national. Sous l’impulsion du président de la république Joseph Kabila Kabange et sur instruction du Premier ministre, Chef du gouvernement, Augustin Matata Ponyo, il a été décidé au cours de la Troïka stratégique du lundi 7 septembre 2015, d’étendre cette mission à l’intérieur du pays dès la semaine qui commence.

Des équipes de contrôle sont déjà fin prête pour y descendre, et travailler de manière systématique. Les missionnaires se focaliseront d’abord sur les trois grands secteurs précités à savoir l’enseignement primaire et secondaire, la santé publique et l’enseignement supérieur et universitaire.

Quant au sort qui sera réservé aux détourneurs des deniers publics, Michel Bongongo dit avoir reçu du gouvernement, des instructions de superviser la mission de contrôle, avec ses collègues sectoriels de la Santé publique, des Finances, de la Fonction Publique et de I’EPSP. “ Une fois le réseau démantelé, les présumés auteurs du détournement seront mis à la disposition de la justice, pour la simple raison que la commission interministérielle n’a reçu mission d’arrêter ou de transférer les gens en prison “, a-t-il fait savoir, insistant une fois de plus sur le fait que l’argent récupéré sera bel bien orienté dans l’amélioration des conditions de vie des agents et fonctionnaires de l’Etat.

A noter

Le gouvernement de la république avait mis en place au mois de mai dernier, une mission de contrôle de détournement de la paie des fonctionnaires de l’Etat. Elle compte dès experts des ministères du Budget, de la Santé publique et de la Fonction Publique ainsi que quelques syndicalistes.

Parmi les raisons de la mise en place de cette mission se trouve être e détournement de plus de 170 millions de Francs congolais (184.292.37 dollars américains), somme qui était soutirée mensuellement du trésor public à Kinshasa, par un réseau mafieux démantelé. La première action qui a été prise pour redresser cette situation, fut la permutation des agents et cadres de la Division de la paie, qui constitue le premier service incriminé.
La mafia concerne les triplant, les doublons ainsi que les agents décédés, mais payés, une situation qui préjudicie l’Etat congolais, qui se voit incapable de procéder soit à l’alignement de nouveaux agents, notamment des médecins, ou à l’amélioration de l’enveloppe salariale. C’est donc dans le but d’améliorer la gouvernance dans le secteur de la paie publique, que le ministère d’Etat en charge du Budget avait engagé des opérations pour approfondir le démantèlement du réseau mafieux ramifié au sein de la fonction publique.

Par José Wakadila